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Réactions après les sanctions de la Cédéao contre le Mali

Mahamadou Kane | Avec agences
10 janvier 2022

Les militaires au pouvoir écopent de lourdes sanctions pour leur refus de respecter les délais impartis pour la transition. Le pouvoir denonce une ingérence.

Le colonel Assimi Goïta, actuel homme fort du Mali
Le colonel Assimi Goïta, actuel homme fort du MaliImage : Habib Kouyate/XinHua/dpa/picture alliance

Les dirigeants ouest-africains réunis le 9 janvier à Accra ont notamment décidé de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, sanctionnant lourdement la junte accusée de prendre le pays "en otage" en se maintenant au pouvoir, sans élections, pendant des années.

La Cédéao a décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux sauf ceux qui concernent les produits de première nécessité, affirme un communiqué, lu à l'issue du sommet.

Elle a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

"Quand notre pays est sanctionné, on ne peut pas se réjouir de la sanction. Mais cette situation pouvait être évitée si les autorités de la transition avaient bien voulu écouter les uns et les autres. Malheureusement, ce n’est pas ce qui a été fait ", regrette Abdina Karembé, président de la jeunesse de l'Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA CFP) de l'ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga.

Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la CédéaoImage : Nipah Dennis/AFP

Selon l'économiste Modibo Mao Macalou, ces sanctions additionnelles économiqueset financières de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine vont avoir un gros impact sur le financement des ressources de l'Etat Malien, c'est à dire sa trésorerie :

"Je pense qu'il va y avoir quelques difficultés pour l'Etat de financer son train de vie, ses activités quotidiennes, ses dépenses ordinaires surtout. Cela comprend la masse salariale. Ce qui pourrait engendrer des difficultés sur le plan économique et social, même si nous avons une reprise de la coton culture avec une production record non seulement du coton, mais aussi des céréales vivrières", explique-t-il.

Les explications de Mahamadou Kane

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La Cédéao accusée d'être manipulée

Les pays membres  de la Cédéao vont également rappeler leurs ambassadeurs au Mali. Et les sanctions prennent effet immédiatement. Elles ne seront levées progressivement et seulement lorsque les autorités maliennes présenteront un calendrier "acceptable" et que des progrès satisfaisants seront observés dans sa mise en oeuvre, précise le communiqué final de la conférence des dirigeants réunis à Accra.

"Je crois que la Cédéao vient de donner une grande opportunité aux autorités maliennes de la transition non seulement de la quitter, mais aussi de créer sa propre monnaie. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao viennent de donner l'opportunité au peuple malien de garder sa propre souveraineté. C'est dans l'esprit de tout remettre en cause au Mali, ils sont au service de la France. Nous acceptons ces sanctions avec engagement et dévouement, et nous demandons au peuple malien de rester souder", réagit Aboubacar Sidick Fomba, membre du Conseil national de transition (CNT).

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Colère de Bamako

Juste après l’annonce de ces sanctions, le Mali a annoncé lundi (10.01) le rappel de ses ambassadeurs en Afrique de l'Ouest et la fermeture de ses frontières avec ses voisins de la Cédéao.

Le gouvernement du Mali condamne  énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes et rappelle ses ambassadeurs dans les pays de la Cédéao, selon les termes d’un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, en uniforme, le colonel Abdoulaye Maïga. 

"Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

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