Référendum en Russie : une formalité pour Vladimir Poutine ?
25 juin 2020La mouture de la réforme de la Constitution de 1993 a été présentée par le président Vladimir Poutine début janvier.
Pas moins de 200 amendements devraient être actés dans cette Constitution. La réforme autorise le président en exercice à se représenter et rester au Kremlin deux mandats de plus, jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans. En l'état, Vladimir Poutine devrait se retirer de la présidence en 2024.
Critiques de l'opposition russe
Pour l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, le seul but du vote est de "remettre le compteur des mandats de Poutine à zéro, lui donner droit à une présidence à vie".
En réalité, le texte soumis au référendum a déjà été validé par les deux chambres du Parlement : la Douma (chambre basse) et le Conseil de la Fédération (chambre haute).
Cette consultation apparaît donc comme une manière pour le président russe de s’assurer du sceau populaire, celui-ci ayant affirmé que la réforme était voulue par le peuple.
Malgré la pandémie de coronavirus, les Russes ont été priés d’aller voter.
Lire aussi →Poutine: 20 ans à la tête de la Russie
Une tendance répandue en Afrique
Le référendum russe rappelle que cette pratique existe sur le continent africain, où les changements de Constitution ont aussi permis à certains chefs d’Etat de rester au pouvoir.
En 2015, par exemple, un référendum constitutionnel a permis au président Paul Kagame de potentiellement diriger le Rwanda jusqu’en 2034.
Lire aussi →Les changements de constitution, un sujet préoccupant en Afrique
En mars 2020, le Oui l’a emporté en Guinée à l'issue d'un référendum constitutionnel qui pourrait ouvrir la voie à un troisième mandat pour le président Alpha Condé. Au Cameroun, en 2008, ou en Ouganda en 2005, les réformes constitutionnelles ont supprimé la limitation des mandats présidentiels.
Quant à la Russie, même si Vladimir Poutine a déclaré dimanche (21.06.2020) ne pas avoir encore décidé de se maintenir au Kremlin après 2024, la probabilité est grande qu’il le fasse.
Outre la question des mandats, avec ce vote, le président russe renforce certaines de ses prérogatives, comme les nominations et limogeages de juges. La "foi en dieu" est aussi inscrite dans la Constitution et le mariage est considéré comme une institution hétérosexuelle.