Référendum risqué
13 mars 2014Selon toute vraisemblance, le référendum organisé en Crimée dimanche prochain devrait confirmer l'intégration de la péninsule dans la Fédération de Russie. Une agression condamnée par le gouvernement ukrainien comme par la majorité des acteurs de la société civile. Oksana coordonne depuis plusieurs semaines la communication du mouvement de révolte de la place de l'Indépendance à Kiev.
« C'est une menace sérieuse. Il y a beaucoup de personnes qui pensent que cela serait mieux pour leur futur. Mais je ne comprends pas, si vous voulez vivre en France, il suffit d'aller en France, si vous voulez vivre en Russie, vous allez en Russie. C'est impossible de juste faire un référendum et dire 'maintenant nous sommes membres d'un autre pays. »
Risques de déstabilisation
Pour les oligarques qui soutenaient l'ancien Président Ianoukovitch et qui controlent le pays en sous-main, les troubles en Crimée sont une très mauvaise nouvelle. Le plus puissant d'entre eux, Rinat Akhmetov, n'est pas prêt à voir le Kremlin mettre le nez dans ses affaires. Pour la journaliste Anna Babinec, les hommes d'affaires ukrainiens ont surtout intérêt à ce que l'Ukraine garde sa position de balancier entre les deux blocs.
« Akhmetov est l'homme d'affaire le plus malin d'Ukraine. Il a des intérêts en Europe et en Russie, il a mené un processus de diversification. Il peut travailler juste avec l'Europe mais il perdra certaines affaires si l'Ukraine tourne le dos à la Russie. »
Pour Kiev, la Crimée semble déjà belle et bien perdue. Reste maintenant au gouvernement ukrainien à renforcer son contrôle sur l'Est du pays, au risque de voir les troubles s'élargir dans la région industrielle du Donbass, dans l'est du pays. Une région majoritairement russophone.