Répression féroce en Syrie
14 juin 2011Sur le terrain, on ne sait pas grand chose de ce qui se passe, car les journalistes ne sont pas autorisés à travailler dans ce pays. Et l'internet est coupé. Mais d'après des témoignages de réfugiés, l'armée syrienne a arrêté hier plusieurs centaines de personnes dans les localités voisines de Jisr al-Choughour, provoquant la fuite de milliers d'autres dans la seule nuit de lundi à mardi. La veille, des troupes gouvernementales, soutenues par des blindés et des hélicoptères, avait repris Jisr al-Choughour. Cette ville avait été le théâtre de violents affrontements lundi dernier. D'après le pouvoir syrien, 120 soldats et policiers avaient été tués ce jour-là, par des prétendues "bandes armées". Des témoins ont, eux, évoqué une mutinerie. Les combats auraient en fait opposé les forces loyalistes à des soldats qui refusaient de tirer sur les manifestants. Des manifestants qui, ici comme dans d'autres villes, réclament la démission du prèsident Bachar Al Assad, au pouvoir depuis 11 ans. L'armée donc se livre à une répression féroce, ratissant les villages de l'est de la ville et arrêtant par centaines les hommes âgés de 18 à 40 ans..
Divergences à l'ONU
Certes, les Etats-Unis condamnent avec "force" les violences qui se sont déroulées pendant le week-end. Le premier ministre turc a également condamné la politique du président Bachar Al Assad, qu'il appelait pourtant jusqu'à présent son "ami". Mais le projet de résolution proposé par la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal se heurte à une menace de véto des Russes et des Chinois. Quant à la ligue arabe, elle a fait connaitre son "inquiétude" mais ne prend pas position sur cette résolution. Les Brésiliens ont néanmoins voté pour une résolution prévoyant une enquête du Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme. C'est le minimum.
Auteur: elisabeth Cadot
Edition: Sebastien Martineau