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Répression au Tchad : des ONG réclament justice

2 mars 2022

Tournons La Page et deux autres structures demandent justice pour des victimes de répression au Tchad. De graves violences ont marqué la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby.

Des manifestants brûlent des pneus lors d'échauffourées à N'Djamena (Archives - N'Djamena, 27.04.2021)
Depuis la mort du président Déby, son fils, Mahamat Idriss Déby Itno, 37 ans, concentre presque tous les pouvoirsImage : ISSOUF SANOGO/AFP

Au Tchad, un groupe d'ONG réclame justice pour les victimes de la répression ayant marqué la prise du pouvoir, il y a près d'un an, par Mahamat Idriss Déby. La répression des manifestations pacifiques aurait fait au moins 20 morts, 152 blessés et 849 arrestations en seulement huit mois, rappellent le mouvement Tournons La Page, la coalition Tournons La Page Tchad et l'ONG Agir ensemble pour les droits humains.

Alors que le pays se prépare à un dialogue national, ces ONG publient un rapport qui dénonce une poursuite des violations des libertés fondamentales et exigent une réaction conséquente des partenaires occidentaux du Tchad.

Ecoutez ou lisez ci-dessous, les commentaires de Laurent Duarte, secrétaire exécutif de l'ONG Tournons La Page.

Continuité du régime précédent

Laurent Duarte : La plupart des personnes qui ont été interviewées s'attendaient à cette répression. C'est finalement une continuité avec le régime précédent et ce qui a été marquant, c'est qu'à certains moments, la répression a été vraiment ciblée sur certains acteurs politiques, sur certains acteurs de la société civile.

>>> Lire aussi : Au Tchad, des tensions au sein du clan Deby

Heureusement, la société civile, notamment à travers Tournons La Page, mais aussi la coalition Wakit Tama qui coordonnait les manifestations, a su à certains moments réagir pour éviter qu'il n'y ait encore plus de répression.

DW : Y a-t-il eu des suites judiciaires après ces événements ?

Image : Christophe P. Tesson/Epa/AP/picture alliance

Laurent Duarte : Parmi les personnes qu'on a interviewées et parmi les éléments disponibles par la presse ou par l'Etat tchadien à ce jour, il nous semble qu'aucune enquête judiciaire n'ait été menée et encore moins qu'elle ait abouti à des condamnations.

Le fait du prince

DW : Alors, vous dénoncez une fermeture de l'espace civique au Tchad. Pourtant, des autorisations ont été récemment accordées pour des manifestations, autant de partis politiques que d'organisations de la société civile ?

Laurent Duarte : En effet, il y a eu à un certain moment des autorisations qui ont été données. Ces courtes autorisations, tout d'abord, sont le fait du prince.

On ne comprend pas vraiment ce qui motive l'autorisation de certaines manifestations et l'interdiction des autres, et cela n'est finalement que l'arbre qui cache la forêt.

Laurent Duarte : "C'est une continuité avec le régime précédent"

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Nous à Tournons La Page, et notamment pour les membres tchadiens de notre mouvement, l'objectif, c'est de montrer qu'il y a urgence.

DW : Et qu'attendez-vous de la communauté internationale si la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby n'était pas traitée comme un coup d'Etat, notamment par le principal partenaire du Tchad qu'est la France ?

Laurent Duarte : La communauté internationale doit évidemment avoir une voix critique et forte sur la répression que l'on documente.

>>> Lire aussi : Changement à la tête du Tchad, Paris prend acte

Ce n'est pas possible dans un Etat qui est soutenu financièrement et politiquement par la France et l'Union européenne depuis de nombreuses années, et particulièrement depuis l'arrivée au pouvoir du fils d'Idriss Déby, Mahamat Déby.

 

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