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Rapport du Giec : en finir avec les énergies fossiles

Rémy Mallet
4 avril 2022

Dans le troisième volet de son sixième rapport sur le changement climatique, le groupe d’experts des Nations unies propose des solutions pour limiter les impacts du réchauffement climatique.

Luftverschmutzung in China
Si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas sensiblement réduites d'ici à 2030, l'objectif de 1,5°C sera "hors de portée", selon les experts. Image : Zhou Changguo/dpa/picture alliance

Dans le premier volet de son rapport publié en août 2021, le Giec pointait du doigt l'accélération du réchauffement, prédisant que le seuil de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle pourrait être atteint déjà autour de 2030.

Le deuxième, fin février, dressait un tableau plus que sombre des impacts passés, présents et futurs sur la population et les écosystèmes, soulignant que retarder l'action réduisait les chances d'un "avenir vivable".

Dans cette troisième partie, les experts se sont penchés sur les chemins possibles pour freiner le réchauffement. La marge de manœuvre étant devenue très étroite, il s'agit avant tout d'éliminer progressivement et de manière plus ambitieuse les combustibles fossiles, responsables des deux tiers des émissions de carbone qui réchauffent la planète depuis 1850. 

Le rapport recommande donc que les émissions de gaz à effet de serre soient réduites d'environ 50 % (par rapport aux niveaux de 2019) d'ici la fin de la décennie.

Autres points importants figurant dans les mesures proposées dans ce rapport de plus de 3.000 pages : l'arrêt de la déforestation et la protection de la biodiversité ainsi que l’efficacité énergétique des bâtiments et l'électrification des transports. 

Les experts préconisent également une augmentation du financement du climat et une transition équitable pour les pays les plus pauvres dont les émissions par habitant sont faibles. 

 

Investir sur les technologies d'émissions négatives 

 

Certaines des mesures d'atténuation présentées dans le rapport tiennent compte des technologies d'"émissions négatives". Technologies grâce auxquelles les arbres alimentent des centrales électriques dont les émissions seront théoriquement captées à une date ultérieure. 

Cette pratique est considérée comme neutre en carbone par le Giec et l'Union européenne car les arbres qui alimentent les centrales bioénergétiques sont jugés durables, même si une grande partie des forêts et des terres agricoles seront perdues pour soutenir les plantations d'arbres nécessaires. 

Moussa "le champion", l’homme qui restaure les terres arides au Niger 

En outre, la technologie de captage du carbone n'en est qu'au stade pilote et ne constitue pas "une solution réelle", estiment certains activistes de l'environnement. 

L'énergie éolienne et solaire à 100 %, combinée à la restauration de la biodiversité et aux mesures "axées sur la demande" sont aussi mentionnées dans le rapport. 

 

Les gouvernements appelés à agir 

 

Mais l’appel du Giec vise surtout les gouvernements et décideurs car aucun pays n'est actuellement en mesure d'atteindre les objectifs de Paris qui consistent à maintenir le réchauffement en dessous de deux degrés Celsius - et idéalement en dessous de 1,5 degré Celsius. 


Selon les experts du Giec, les objectifs fixés dans les plans nationaux pour le climat actuels correspondent à un réchauffement d'environ 3,2 °C au cours du siècle. Le réchauffement ne pourra pas être limité à 1,5 °C si les émissions n'atteignent pas leur sommet d'ici 2025, poursuit le rapport.  
Les émissions mondiales nettes de CO2 devraient également être réduites à zéro au début des années 2050.
 

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