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RCA : un groupe sucrier accusé d'avoir financé l'UPC

Georges Ibrahim Tounkara
18 août 2021

Une filiale du groupe français Castel est accusée d’avoir apporté, durant plusieurs années, un soutien financier aux rebelles de l'UPC.

Les entreprises ont souvent recours aux groupes armés pour assurer leur sécurité
Les entreprises ont souvent recours aux groupes armés pour assurer leur sécuritéImage : DW/L. da Conceição

Selon The Sentry, l'ONG américaine qui porte la charge, la Sucrerie Africaine de Centrafrique (Sucaf), filiale du géant viticole français, Castel, a versé entre 2014 et 2021, des dizaines de milliers d'euros par an au chef de l'UPC, Ali Darassa et celui qui était alors son numéro deux, Hassan Bouba, actuel ministre centrafricain de l’élevage.

En échange, les rebelles de l’UPC devaient assurer la sécurisation de la raffinerie de la Sucaf, à Ngakobo, à 400 km à l'est de la capitale Bangui, une zone dont ils avaient le contrôle.

Une accusation sans fondement selon Hassan Bouba, actuel ministre de l'Élevage.

"On a aucune réponse à donner sur des choses qui n'existent pas. C'est une accusation gratuite. On n'a jamais vu les responsables de la Sucaf qui traitent d'ailleurs les groupes armés de bandits et ne collaborent donc pas avec eux", dit Hassan Bouba.

Les rebelles de l'UPC reconnaissent avoir sécurisé la Sucaf mais pas contre de l'argentImage : Reuters

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"Oui, nous avons sécurisé la Sucaf"

Le coordonnateur politique de l’UPC admet cependant que le mouvement rebelle a bien assuré la sécurisation de la raffinerie. Mais, nous l’avons fait par devoir, affirme Abdoulaye Garba Mahamat.

"La Sucaf se trouve à Ngakobo dans le territoire de la Ouaka. C'est nous qui assurions la sécurité là-bas dans la Ouaka. Si on dit que nous avons prêté main forte à la Sucaf pour qu'elle vive, je suis d'accord. Mais, nous avons assuré aussi la sécurité de la cathédrale à Bambari et aussi celle de la population, tout cela gratuitement et c'était notre objectif", explique Abdoulaye Garba Mahamat.

Faustin-Archange Touadera, le président centrafricain, est toujours confronté à des défis sécuritairesImage : Reuters/S. Modola

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Une réalité en Centrafrique et ailleurs

Kag Sanoussi, président de l'Institut International de Gestion des Conflits, se veut quant à lui, prudent sur cette accusation. Il admet cependant que dans les pays en conflit, des entreprises privées ont souvent recours à des groupes rebelles ou à des mercenaires pour assurer leur sécurité.

"Il faut s'assurer d'abord de la véracité des faits et ensuite que la justice fasse son travail. De manière générale, dans les pays en guerre, parce que les Etats sont fragiles et n'ont pas la capacité nécessaire de sécuriser beaucoup de productions industrielles et minières, des entreprises ont recours à des groupes rebelles ou des milices privées pour sécuriser leur production. Cette situation existe partout, en Centrafrique et dans d'autres pays", estime l'expert.

Outre des paiements directs et indirects en espèces, la Sucaf selon le rapport, a aussi contribué à l'entretien des véhicules de l’UPC et à la fourniture de carburant.

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Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle