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RCA : comment la sous-région observe-t-elle la crise ?

22 décembre 2020

Alors que les élections approchent à grands pas, l’Afrique centrale est discrète sur la crise. Pourtant, des pays poussent discrètement des pions.

La campagne électorale se déroule dans un climat délétère en Centrafrique
La campagne électorale se déroule dans un climat délétère en Centrafrique Image : Camille Laffont/APF/Getty Images

Les pays d’Afrique centrale sont préoccupés par la crise centrafricaine. Et selon Jean-Jacques Wondo, analyste des questions politiques et sécuritaires de l’Afrique centrale et médiane, ils craignent pour le processus électoral.

Il y a environ un mois, la CEEAC (communauté économique des Etats d’Afrique centrale) a appelé au cours d’un sommet à Libreville à la tenue d’élections libres pour aller vers la réconciliation et la reconstruction du pays. Ils ont aussi appelé à la fin des crimes qui menacent la Centrafrique.

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Un conflit par procuration ?

Cela, c’était avant la détérioration du contexte sécuritaire. Pour le reste, on n’a pas beaucoup de clarté sur les soutiens sous-régionaux de chaque camp, selon Jean-Jacques Wondo. Il constate surtout que le conflit est une guerre par procuration :

"Que ce soient Denis Sassou N’guesso directement ou le président Félix Tshisekedi de manière indirecte, ils essayent un peu de jouer aux médiateurs discrets de la France pour contrebalancer la présence russe en Centrafrique."

Ainsi, le président de la RDC envoie régulièrement son conseiller spécial en matière de sécurité comme expert auprès du président Touadéra, selon l’analyste.

Les pays voisins se sont investis dans la crise centrafricaine, selon Paul-Simon Handy

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La présence rwandaise en question

Le président sortant Faustin-Archange Toaudéra peut aussi compter sur le soutien de troupes rwandaises dans le cadre d’une coopération bilatérale. Le but des rebelles est de perturber les élections, dénonce le président rwandais Paul Kagamé. Kigali essaie de devenir une sorte de "gendarme régional", selon Jean-Jacques Wondo.

Et pour Paul-Simon Handy, chercheur à l’Institut d’études de sécurité à Dakar au Sénégal, les deux présidents se connaissent bien.

"C’est un pays que le président Touadéra connaît bien, avec lequel il a souhaité avoir une coopération pas seulement sécuritaire d’ailleurs, économique aussi. C’est au nom de cela surtout que le Rwanda a déployé des troupes. Mais il n’y a pas que le Rwanda", analyse Paul-Simon Handy.

Le président en exercice de la CEEAC Denis Sassou-Nguesso consulterait ses pairs sur la crise Image : imago/Xinhua/H. Bing

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Les pays voisins ont aussi des intérêts économiques en Centrafrique, pays enclavé. Ils se sont beaucoup investis dans la crise centrafricaine afin de ne pas voir la situation empirer, selon Paul-Simon Handy. Il tient à relativiser le soutien supposé ou réel du Tchad apporté à François Bozizé.    

"Je ne vois pas trop bien ce que cela lui rapporterait, sinon une déstabilisation qui affaiblirait justement son flanc sud qui jusqu’ici n’a pas de problèmes sécuritaires", pense M. Handy.  

Le voisin qui observe certainement la situation en Centrafrique est aussi le Cameroun. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont importants. Le Cameroun a vu le gouverneur de l’une de ses régions suspendre les approvisionnements vers la Centrafrique. De quoi encore impacter le quotidien des Centrafricains, à moins d’une semaine des élections.