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Redonner espoir aux enfants des rues de Bangui

12 juin 2024

En RCA, il existe des associations qui se chargent de rescolariser les enfants des rues pour leur permettre de se réinsérer. C’est ce que fait la fondation Voix du cœur.

Les enfants au centre de la fondation Voix du coeur.
Le phénomène des enfants des rues est très problématique en RDC. On estime à 6 000, les enfants qui sont livrés à eux-mêmes dans les rues.Image : DW

En Centrafrique, les enfants des rues vivent le plus souvent de petits boulots. Ils sont aussi exploités comme porteurs de marchandises, laveurs de vaisselles ou bien enrôlés pour commettre des vols.

Mais ce pays, la fondation Voix du cœur, situé dans le 1er arrondissement de Bangui leur vient en aide.

Dans le centre de la fondation

Les enfants jouent dans la cour. Sur place, nous rencontrons Jephté. Il a 14 ans et a vécu de petits travaux mal payés avant d’être pris en charge par cette fondation qui est parvenue à le scolariser.

"Je vivais sous la responsabilité de ma tente maternelle, mais elle m’a tellement maltraité que j’ai décidé d’aller dans la rue, au Kilomètre 5. Pour vivre, j’étais obligé de transporter des cartons, aider les pousseurs, moyennant 500 francs ou 1.000 francs pour avoir de quoi manger. Quand je ne travaillais pas, je ne mangeais pas. Un grand frère qui m’a vu a eu pitié de moi et m’a conduit ici. Désormais, je vis bien, je suis inscrit à l’école Lakouanga et je désire poursuivre jusqu’à l’obtention du baccalauréat", a témoigné Jephté.

L’exploitation des enfants est aussi causée par la négligence de certains parents. C’est ce qui s’est passé avec Hamit Moussa, originaire de Bria.

La Fondation la Voix du coeur est une organisation non gouvernementale (ONG) qui recueille, depuis sa création en 1994 par l’ex-première dame de Centrafrique Lucienne Patassé, les enfants des rues. Image : DW

Sa mère l’a confiée à sa sœur qui habite Bangui. Mais une fois dans la capitale, les difficultés ont commencé.

"Ma tante maternelle est allée me chercher chez mon père à Bria pour venir ici, à Bangui. Une fois à Bangui, elle me laissait seul à la maison, je n’avais pas de quoi vivre. J’ai rencontré des personnes qui m’ont acheté à manger et qui m’ont confié aux gardiens des boutiques, avant qu’on ne m’amène ici", a raconté Hamit Moussa.

Celui-ci a vécu en faisant les courses pour les gens, il a été maltraité et exploité avant d’avoir la chance de rejoindre ce centre.

Les petits boulots

Dieudonné Ouambeti, qui est le coordonnateur de la fondation explique que : "Quand les enfants sont dans la rue, il y a trois activités qu’ils mènent pour gagner leur vie. D’abord aider les femmes à transporter les corbeilles, transporter les marchandises des commerçants. Ou encore, ils travaillent dans les gargotes à laver les assiettes et ramasser ce qui reste. Le troisième point, c’est le larcin, ils sont exploités. Mais nous sensibilisons les auteurs d’exploitation à cesser, s'ils persistent nous amenons une convocation".

La fondation Voix du cœur dispose des ressources humaines et des infrastructures nécessaires pour aider ces enfants à se réinsérer.

Cependant, elle est tributaire de l’aide extérieure qui se fait plus rare, dans un contexte où la pauvreté et la précarité sociale accroissent le phénomène d’exploitation des enfants.