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République centrafricaine : levée de l'embargo sur les armes

Jean-Fernand Koena
31 juillet 2024

Un embargo mis en place en 2013 par l'Onu après le début de la guerre civile, puis modifié et reconduit en 2023. Une levée qui suscite néanmoins inquiétudes et interrogations.

Un soldat avec une AK-47
C'est le Conseil de Sécurité de l'ONU qui avait décidé de l'embargo sur les armes en CentrafriqueImage : FLORENT VERGNES/AFP/Getty Images

Pour Sylvie Baïpo Témon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères, l’embargo sur les armes à destination de son pays, ne se justifiait plus.

"Comme j’ai toujours dit, c’est une sanction de l’embargo qui était devenue injuste pour la République centrafricaine au regard de tous les efforts que nous avons menés", a déclaré Sylvie Baïpo Témon. 

"La diplomatie a écouté la voix de la République Centrafricaine et a réussi à s’entendre et ensemble les Etats membres du Conseil de Sécurité ont vu la nécessité de lever totalement cet embargo qui correspond à une reconnaissance de la voix du pays et de tout le travail qui a été mené sur le plan diplomatique."

Une levée saluée par l'opposition

L’opposant Martin Ziguélé salue la levée de cet embargo et souhaite que le pays applique la loi relative à la  programmation militaire, une loi indispensable au renforcement des capacités de l'armée, selon lui. L’opposant dénonce aussi la porosité des frontières.

"Les groupes armés s’approvisionnent facilement à travers des frontières et tout, et priver l’armée nationale des moyens de faire son travail alors que les rebelles ne sont pas soumis aux mêmes exigences ou encore aux mêmes restrictions, la levée de l’embargo est une très bonne nouvelle", assure-t-il.

"Mais il faut aller au-delà de la levée de l’embargo en faisant le point sur la loi de programmation militaire votée par les députés en vue de doter l’armée nationale de casernes parce que le slogan c’était la transformation de nos forces armées d’une armée de projection en une armée de garnison."

A l'instar de cette milice Anti-Balaka, les groupes armés se sont approvisionnés à l'étranger durant l'embargoImage : Reuters/B. Ratner

Le problème de la porosité des frontières

Pour Justin Yalingou, de la société civile, les frontières poreuses profitent aux rebelles qu’à l’Etat et cela est favorise le trafic d’armes.

"Nous avons des problèmes de frontière que nous n’arrivons pas à contrôler. Prenons le cas de la RD Congo, avec qui nous partageons une frontière de 1000 kilomètres. Il y a aussi le Soudan, qui est un pays en guerre, le Tchad, la frontière vient d’être rouverte, cela constitue des inquiétudes et du point de vue géostratégique, il faut voir est ce que ces pays vont réarmer ? il y a tous ces questionnement qu’il faut avoir à l’idée", estime le membre de la société civile.

Si la levée de l’embargo sur les armes est saluée dans le pays, certains Centrafricains estiment cependant que cela ne suffira pas à régler la question sécuritaire.

La levée de cet embargo serait liée notamment à la normalisation en cours des relations entre la Centrafrique et la France.

Bangui mise désormais sur sa coopération avec Paris pour gérer au mieux ses problèmes de sécurité.

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