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Tchad: l'armée traque des rebelles en RCA

Jean-Fernand Koena
16 mai 2023

Des combats ont opposé en début de semaine des rebelles tchadiens à l'armée tchadienne à Paoua dans le nord-ouest de la RCA à la frontière sud du Tchad.

Des soldats tchadiens après  des combats qui le sopposés aux rebelels du FACT en avril 2021
Des soldats tchadiens après des combats qui le sopposés aux rebelels du FACT en avril 2021Image : Abdoulaye Adoum Mahamat/AA/picture alliance

Les rebelles du Rassemblement Populaire pour la Justice et l'Égalité du Tchad qui ont leur base arrière au  nord de la République centrafricaine. Leur ambition, renverser le régime de Mahamat Idriss Déby Itno qui a remplacé son père à la tête du pays en avril 2021, suite au décès au front de ce dernier. 

Dans cette zone tampon où il est difficile de faire la distinction entre sudiste tchadien et nordiste centrafricain, Lucien Mbaïgoto, député de Paoua, s’alarme des exactions attribuées à l’armée tchadienne qui fait usage de son droit de poursuite sur le territoire centrafricain. 

Le général Mahamat Idriss Déby Itno dirige le Tchad depuis la mort de son père en avril 2021Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP

"À l’heure où je vous parle, les militaires tchadiens ont déjà traversé et sont sur le territoire centrafricain en train de massacrer, de se battre avec ces éléments rebelles tchadiens qui se sont basés sur notre territoire et ça a posé de problème à beaucoup de personnes. Surtout au nord je voudrais parler de la commune de Mia Pendé", affirme-t-il.

Confusion

C’est donc un climat de confusion qui règne à la frontière centrafricano-tchadienne. C'est pourquoi, les natifs de la région, pour éviter le déluge de feu tchadien, sont obligés  de coopérer pour ne pas etre considérés comme étant les complices des rebelles tchadiens.

Cependant, Lucien Mbaïgoto dénonce les violences et les rackets qui n'épargnent personne. 

"S’ils trouvent un centrafricain, ils lui posent la question de présenter sa carte nationale d’identité pour qu’on le laisse tranquille mais moyennant quelque chose.  On demande à ceux-là de donner 10000F et quitter la localité. Et ceux qui n’ont pas la carte nationale d’identité, on les tue", explique Lucien Mbaïgoto.

Dialogue, paix

Selon Charles Massi, expert en sécurité, il est temps que les deux pays se mettent d’accord pour dialoguer un gage de paix à leur frontière. 

Sylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères a récemment déclaré que son pays n'abrite pas les rebelles tchadiensImage : Pressedienst des Außenministeriums der Zentralafrikanischen Republik

"Il est temps aujourd’hui. Il est de la responsabilité du président Faustin Archange Touadera d’ouvrir les négociations avec les autorités tchadiennes impliquant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur et de la Défense du Tchad pour que ces trois personnalités puissent se mettre ensemble élaborer un document stratégique pour permettre aux autorités centrafricaines de mener des actions coordonnées avec les autorités tchadiennes. C’est de cette manière que nous pouvons mettre un terme à ce cycle de violence répétitif qui endeuille des familles du côté tchadien mais aussi centrafricain". 

Les autorités tchadiennes mettent ainsi à exécution les menaces proférées récemment  par le Ministre tchadien des Armées des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le Général Daoud Yaya Brahim  qui avait annoncé la poursuite des rebelles tchadiens jusqu'à Bangui, si ceux-ci attaquaient les positions de l'armée tchadienne. 

À noter que les violences ont contraint plusieurs tchadiens à fuir leur localité mais aussi les centrafricains à trouver refuge dans la brousse.  

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