C'est une atmosphère surchauffée que le président sortant, candidat à sa propre succession a  donné le coup d'envoi de sa campagne, ce dimanche (19 novembre)  au stade des martyrs  de Kinshasa.  Il a vanté ses réalisations insistant sur la gratuité de l'éducation dont doutaient, selon lui, ses anciens alliés du Front commun pour le Congo, le FCC, de son prédécesseur Joseph Kabila.

"Quand j'ai lancé la gratuité de l'enseignement, nos frères du FCC me disaient que je ne réussirais pas. Mais je leur répondais que je connaissais la grandeur et la force de mon pays. Pour réussir il faut d'abord commencer. Si nous commençons c'est là que nous saurons si nous réussirons ou pas."

Nouvelle coalition

Après la rupture avec le camp Kabila, Félix Tshisekedi s'est entouré d'une nouvelle coalition dénommée Union sacrée de la nation. Parmi les milliers de militants de cette plateforme politique présents dans ce stade plein comme un œuf, figure Esther Mampuya, une étudiante ici à Kinshasa. Elle est convaincue qu'avec un second mandat, Félix Tshisekedi pourra tout améliorer.

"Tout ce que nous voulons c'est de pouvoir acquérir un second mandat et montrer ce dont il est capable de faire pour ce pays. Il est capable de changer ce que les gens pensent que c'est impossible. Ce n'est pas avec une baguette magique qu'il changera tout. Je crois qu'avec le temps il pourra montrer de quoi est-ce qu'il est capable pendant son second mandat" affirme la jeune étudiante.

De son côté, Delly Sessanga, un autre candidat à la présidence de la République, a lancé sa campagne également ce dimanche dans la province du Kwango.

Présenté comme un des plus sérieux rivaux du président sortant, Moïse Katumbi a choisi la ville de Kisangani dans le Tshopo. C'est là où il lance sa campagne ce lundi. 

Conflits communautaires

La campagne officielle démarre alors que différentes provinces sont déchirées par des conflits communautaires laissant libre cours à des discours de haine. José et Mutampwa, deux habitants de Lubumbashi accusent le candidat Tshisekedi d'être à la base du conflit entre les communautés du Kasaï dont il est issu et celles du Katanga de Moïse Katumbi.

Selon lui, "ces conflits ont été accentués par lui-même quand il a versé dans le tribalisme." 

"Nous voulons que ces conflits cessent et qu’il y ait de l’emploi et de la paix dans ce pays."

Pendant ce temps, les démarches se poursuivent au sein de l'opposition afin de se choisir un candidat commun. La campagne électorale est lancée pour les candidats à la présidentielle ainsi qu'aux candidats aux élections législatives au niveau national et provincial.  Elle débutera le 4 décembre pour les candidats conseillers communaux.

25 candidats dont le président sortant sont désormais en lice pour la présidentielle puisque Augustin Matata Ponyo s'est donc retiré de la course hier, préférant rallier Moïse Katumbi.