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En RDC, des candidats invalidés aux législatives protestent

18 janvier 2024

81 candidats ont vu leur candidature invalidée en raison d’irrégularités et les votes en leur faveur annulés. Certains accusent la Commission électorale de leur avoir volé leur victoire.

Bulletin de vote en RDC
Les résultats partiels des législatives en République démocratique du Congo dessinent une majorité à l'Assemblée nationale pour les partis soutenant le président fraîchement réélu.Image : THOMAS MUKOYA/REUTERS

La Céni a en effet proclamé, le week-end dernier, les résultats des élections législatives nationales du 20 décembre dernier.

Les candidats recalés et qui n'ont pas été proclamés comme élus, nombre d’entre eux accusent la Céni d’avoir nommé des députés à leur place, sans prendre en compte les suffrages exprimés.

Le sujet est à ce point sensible que ni la Céni, ni les candidats recalés, n’ont souhaité s’exprimer.

Mais d’autres candidats députés ont accepté de parler. C’est le cas de Mukenge Totoro, un des candidats de l'Alliance des Congolais pour la refondation de la nation, l'ACRN, du Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege.

"Ce n'est pas que nous accusons la Céni, mais c'est un fait. C'est un constat que tout le monde peut voir. Et puis de toutes les façons, ce n'est pas nous qui avons soulevé cette question. Ce sont les gens de la majorité présidentielle. Les gens de l'Union sacrée mis de côté. Vous avez de nombreux exemples", a-t-il expliqué.

Les résultats provisoires des législatives ont été publiés le 14 janvier par la Céni et suscitent de nombreuses protestations, jusque dans le camp présidentiel.Image : Saleh Mwanamilongo/DW

Large défaite de l'opposition

L'opposition parle donc de fraude massives. Ce que soutient également Paulette Kimuntu qui était candidate pour le compte d'Ensemble pour la République, le parti de l’opposant Moïse Katumbi. Elle relève que dans la Tshangu, sa circonscription électorale à Kinshasa, aucun candidat de l'opposition n'a été proclamé élu.

"Je suis descendue demander aux gens s'ils connaissaient ceux qui sont sortis comme députés dans la circonscription de la Tshangu. Beaucoup me disaient qu'ils ne les connaissent absolument pas et qu'ils ne les ont pas vus. Ce qui me fait penser vraiment qu'il y a eu nomination. Je ne saisirai pas la Cour constitutionnelle. C'est du pareil au même. C'est aller perdre son temps, son énergie et son argent pour rien", a déploré la candidate malheureuse.

Mais cette accusation est jugée néanmoins excessive par l'Observatoire citoyen des élections qui conseille aux candidats se sentant lésés de saisir la Cour constitutionnelle. Rigo Gene est le coordonnateur de l'Observatoire citoyen.

"Je ne pense pas que la Céni se soit mise à nommer au lieu de proclamer ceux qui ont été réellement élus. Je considère que la plupart des candidats et même des regroupements, avant d'aller aux élections, n'ont pas maîtrisé les règles du jeu. C'est ce qui fait qu'une fois qu'on a proclamé les résultats, on accuse vite la Céni. Il y a le seuil d'éligibilité. C'est ça qui vous attribue le nombre des sièges", a précisé Rigo Gene.