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Stimuler l'économie entre la RDC, la Zambie et l'Angola

Christine Mhundwa
5 juillet 2023

Un nouvel accord sur la gestion d’une voie ferrée doit relancer les activités économiques en reliant les régions minières de ces trois pays.

Un train à l'arrêt à Kinshasa
La question est de savoir à qui cet accord profitera le plus, entre les entreprises, les Etats et la population (Photo d'illustration)Image : Junior D. Kannah/AFP/Getty Images

Les présidents de l’Angola, de la RDC et de la Zambie ont présidé ce mardi (04.07) la signature du contrat de transfert des services ferroviaires au consortium Lobito Atlantic Railway, qui assure désormais la gestion de ces infrastructures. En tout, il s’agit de 1.300 kilomètres de voie ferrée entre le port angolais de Lobito jusqu’à la ville de Luau, à la frontière avec les RDC. A ce tronçon s’ajoutent 400 kilomètres pour rejoindre la ville congolaise de Kolwezi. La prolongation vers la Zambie devrait se faire dans un deuxième temps.  

Faciliter l’exportation des ressources minières vers le port de Lobito en Angola est le principal l’objectif du transfert des services ferroviaires. Lobito Atlantic Railway va assurer la gestion et la rénovation de cette voie ferrée le long de laquelle seront acheminés les minerais tels que le cuivre, le cobalt ou le zinc.  

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"Eveil économique"

Pour Al Kitinge, économiste congolais, cet accord est une chance pour la RDC. Selon lui, "une certaine connectivité entre la partie sud-est et la partie sud-ouest de la RDC pourrait être une véritable économie de nouvelle génération et en ce qui concerne la RDC, c’est une solution à court terme pour être en mesure d’évacuer les produits miniers qui sont du côté du sud, c’est-à-dire du Katanga vers le port de Lobito. Et ça va être un véritable réveil de l’économie du pays."

Une relance de l’économie certes. Mais dans l’immédiat, le consortium Lobito Atlantic Railway, détenu par des sociétés portugaise et belge, est le principal gagnant, selon Idriss Lingé, rédacteur en chef de l’agence Ecofin. 

"C’est d’abord eux qui vont gagner parce qu’ils ont eu la concession. Maintenant, les Etats pourraient commencer à revendiquer une quelconque rentabilité après 30 ans. Seulement, le projet ne dit pas ce qui sera fait de ce chemin de fer après 30 ans. Est-ce que ce sera mis en exploitation commerciale ? Cela va-t-il désenclaver les pays par lesquels passe ce chemin de fer ? C’est quelque chose que les gouvernements devront encore déterminer", estime Idriss Lingé. 

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Des retombées incertaines pour la population 

Si les pays peuvent espérer des retombées réelles, le rédacteur en chef de l’agence Ecofin est sceptique quant aux avantages pour les populations locales. 

Il constate que "souvent les concessionnaires de ces types d’infrastructures hésitent à transporter les passagers humains parce que ça entraine un ensemble de coûts supplémentaires. Il faut payer des assurances. Ça peut aider les civils si les trois pays s’accordent et trouvent le moyen d’organiser la gestion de transport des individus." 

La rénovation de ce chemin de fer soulage la RDC, la Zambie et l‘Angola qui dépendent essentiellement du transport routier pour exporter les minerais. Le consortium prévoit d’investir 550 millions de dollars pour la rénovation de cette ligne, dont 250 millions de dollars sont financés par les Etats-Unis.