Depuis la mi-août, la ville de Beni, dans l’est de la République Démocratique du Congo, vit dans la crainte constante des attaques des rebelles ADF.
La recrudescence des attaques à Oïcha a ravivé les tensions et poussé de nombreuses familles à fuir leurs quartiers périphériques chaque soir. À la tombée de la nuit, elles se déplacent vers le centre-ville, jugé plus sécurisé, à la recherche d’un abri temporaire.
Une solidarité qui pallie l’absence de sécurité
Rachel Kasande, habitante de Beni, a transformé sa maison en refuge improvisé. Chaque soir, elle accueille jusqu’à 30 personnes, dont des femmes et des enfants, dans son petit salon.
Le sol est recouvert d’une bâche, les couvertures manquent, les moustiques prolifèrent, mais l’essentiel est là : un lieu pour dormir, un repas partagé, une forme de répit.
"Je les voyais dormir dehors, devant des boutiques, j’ai eu pitié", raconte Rachel, qui partage le peu de nourriture qu’elle trouve avec ses hôtes.
Parmi eux, Verena Kahindo et ses six enfants, qui quittent leur quartier chaque jour à 17 heures pour éviter les attaques nocturnes. "On ne savait pas où dormir, on errait chaque soir. Ici, on est devenu une famille", confie-t-elle.
La solidarité s’organise dans plusieurs foyers de Beni. Malgré les conditions précaires, les familles d’accueil offrent un refuge, un repas, une présence.
Mais les risques sanitaires sont réels : promiscuité, manque d’hygiène, exposition aux maladies comme le paludisme. "Nous avons besoin de paix, car nous avons nos maisons", insiste Verena.
À Beni, chaque nuit est une épreuve, mais aussi une démonstration de courage et d’humanité.
