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A Goma, Bintou Keita rencontre la rébellion AFC-M23

13 juin 2025

Depuis la prise de Goma par les rebelles, fin janvier, la première rencontre formelle entre les Nations unies et ce groupe armé s'est déroulée lors de la visite de Bintou Keita.

Photo portrait de Bintou Keita
Bintou Keita arrive à Goma dans un contexte délicat.Image : Giscard Kusema/Kommunikationsdienst DR Kongo

Bintou Keita, la cheffe de la Monusco, la mission militaire des Nations unies en République démocratique du Congo, a entamé, ce matin, une réunion avec les dirigeants de la rébellion M23-AFC. C'est la première rencontre formelle entre les Nations unies et ce groupe armé, depuis la prise de la ville par les rebelles, fin janvier. Une initiative qui survient en pleine crise sécuritaire dans la province du Nord-Kivu.

C'est à bord d'un hélicoptère frappé du sigle des Nations unies que Bintou Keita a atterri le jeudi 12 juin à Goma. Moins de 24 heures plus tard, la représentante spéciale du Secrétaire général de l'Onu en RDC s'est engagée dans une rencontre inédite avec les responsables du M23-AFC, dans une ville désormais sous contrôle rebelle.

Une rencontre sur fond de prudence et d'incertitude

Dans une communication brève, la mission onusienne précise que les échanges portent avant tout sur la mise en œuvre de son mandat, notamment la protection des civils. Un enjeu critique dans cette région ravagée par les combats entre groupes armés et forces gouvernementales.

Côté M23-AFC, deux figures centrales ont répondu présentes : Corneille Nangaa, président de l'Alliance fleuve Congo, et Bertrand Bisimwa, le président du M23.

Le timing de cette réunion est symbolique : elle intervient alors que la Monusco poursuit son retrait progressif du territoire congolais, selon une feuille de route convenue avec Kinshasa. Mais Goma, comme d'autres zones sensibles, reste encore sous mandat actif de l'Onu.

La ville de Goma est désormais sous le contrôle des rebelles de l'AFC-M23.Image : Arlette Bashizi/REUTERS

Si aucune déclaration n'a filtré sur d'éventuels engagements concrets, cette prise de contact marque un changement notable dans la posture des Nations unies.

Dans une province en crise, où des milliers de familles vivent dans le dénuement après des vagues de déplacements, cette initiative pourrait, à terme, ouvrir un canal de négociation plus large, sous l'égide international. Mais pour l'instant, prudence et incertitude restent de mise.

Trouver une solution pacifique

Tard dans la soirée, à l’issue de cette journée de haute tension diplomatique, Bintou Keita s’est exprimée devant la presse. La cheffe de la Monusco a confirmé sa rencontre avec les responsables de l'AFC-M23, qu’elle inscrit dans la continuité d’efforts conjoints pour la stabilité dans l’est de la RDC. Elle a rappelé le transfert récent, sous facilitation du CICR et de la mission onusienne, de plus de 1300 soldats congolais depuis Goma vers Kinshasa. Une opération qu’elle présente comme un geste concret de désescalade.

Je suis venue à Goma dans un esprit d’écoute et d’échange" a assuré Bintou Keita tout en précisant que "les responsables de l’AFC-M23 ont exprimé leur volonté de trouver une solution pacifique à la crise".

Selon Bintou Keita, la Monusco "reste également disposée à apporter les appuis nécessaires à toutes les initiatives de paix en cours”.

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