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En RDC, le budget 2023 explose pour financer les élections

Jean-Noël Ba-Mweze
16 septembre 2022

La polémique sur les salaires des députés s'invite dans le débat autour du projet de budget pour 2023, en forte augmentation pour financer les élections.

Vue d'ensemble du Parlament de la RDC à Kinshasa
L'année 2023 sera politiquement chargée pour la RDC, avec une élection présidentielle et des législatives.Image : Antoine Moens de hase

En République démocratique du Congo, le projet de budget de l'année 2023 se chiffre à 29,5 milliards de francs congolais, soit 14,6 milliards de dollars américains.  

Le budget est ainsi en forte augmentation par rapport à l'année 2022 et s'explique en grande partie par le fait que 2023 sera une année électorale.

Ce projet de budget 2023 a été déposé par Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à l'Assemblée nationale, juste après l'ouverture solennelle de la session ordinaire de septembre.   

Ecoutez le reportage de notre correspondant...

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La loi de finances qui intervient alors que 2023 est l'année électorale au cours de laquelle sont attendues l'élection présidentielle et le scrutin législatif.  

Les élections sont la priorité 

Des élections dont la tenue ne devrait pas dépendre des conditions budgétaires, rappelle Prince Epenge, un des porte-paroles de la coalition de l'opposition Lamuka. Pour lui, "les élections ne dépendent pas du budget 2022 ou 2023. Les élections constituent une obligation constitutionnelle et donc le régime actuel a l'obligation constitutionnelle d'organiser des élections démocratiques et transparentes dans le laps de temps imparti par la Constitution. Sinon c'est le chaos qui s'en suivra."  

Le projet de budget 2023 a été rendu public alors que la polémique autour du salaire des députés n’est pas éteinte. L'opposant Martin Fayulu qui est d'ailleurs un ancien député, affirme que ces émoluments atteindraient 21.000 dollars par mois.

Dès lors, la question de l’utilisation de l’argent public se pose avec d'autant plus d’acuité.  

"Il faut éviter les gaspillages"

L'économiste Alain Matonda, du groupe Nissi Kingdom consulting, estime ainsi qu’il faut plus de rigueur dans le contrôle des dépenses afin d'espérer l'amélioration des conditions de vie des Congolais.  

Selon lui, "il faudra de la rigueur au niveau de la discipline budgétaire. A chaque fois que l'on peut économiser un franc il faut le faire parce que les besoins sont innombrables et donc il faut de la discipline budgétaire. Les institutions de contrôle doivent fonctionner, pas seulement l'IGF, mais aussi la Cour des comptes. Il faudra être intransigeant, éviter des gaspillages."  

Le budget 2023 se propose d'appuyer un programme ambitieux visant à la redistribution des richesses dans chaque territoire, selon le gouvernement. Mais pour l'opposition, le pays souffre plutôt de l'absence de contrôle budgétaire.