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RDC : Denis Kadima ne fait pas l’unanimité

18 octobre 2021

L'Assemblée nationale vient de choisir Denis Kadima comme président de la Céni, en dépit des oppositions des églises catholique et protestante.

Denis Kadima, choisi par l'Assemblée nationale congolaise comme président de la Céni
Image : Facebook

Tout comme Ronsard Malonda désigné en juillet 2020, et finalement jamais investi car jugé trop proche de l'ex-président Joseph Kabila, Denis Kadima est contesté par une frange de l’opposition, de la société civile et par certaines confessions religieuses. 

En plus de sa proximité avec Félix Tshisekedi, l’Église catholique et les protestants réunis au sein de l'Eglise du Christ au Congo (ECC) accusent même Denis Kadima de "corruption"

"Denis Kadima remplit les conditions de crédibilité, de compétence" (Lambert Mendé)

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Ce que réfute l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement sous Joseph Kabila, le désormais député Lambert Mendé, qui a rejoint la majorité présidentielle au début de cette année :

"Nous aurions bien voulu que ces éléments soient portés à notre connaissance. Il ne suffit pas d'alléguer un fait sans le prouver. Nous avons constaté que six confessions religieuses reconnues enRDC sur huit avaient porté leur choix sur Monsieur Denis Kadima. Nous avons constaté que Monsieur Denis Kadima remplissait les conditions de crédibilité, de compétence et nous avons voté l'entérinement."

 Selon Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, l’ex-parti au pouvoir, "si le président Félix Tshisekedi valide ce choix, ce serait un recul démocratique", l’ex-parti au pouvoir.

Le président Félix Tshisekedi est sous pressionImage : Giscard Kusema/Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft von Kongo

"Si le président Félix Tshisekedi valide ce choix, ce serait un recul démocratique", prévient Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, l’ex-parti au pouvoir. "On est en train d'hypothéquer le processus électoral, alors qu'on le voulait inclusif et transparent. Le jeu est faussé dès le départ", explique-t-il, en ajoutant que "pour les mêmes raisons, il avait repoussé la candidature de Ronsard Malonda [en 2020, ndlr]. Ce sera quand même montrer un très mauvais exemple en tant que président de l'Union africaine. Ça sera un signal très médiocre qu'il aura montré à tous les pays africains qui sont en train d'aspirer à l'enracinement de la démocratie", déplore Ferdinand Kambere.

Tension

L’opposition menée par Martin Fayulu promet d'intensifier les manifestations contre l’entérinement de Denis Kadima. Ce qui risque de replonger la RDC dans le scénario d'un processus électoral tendu à l'horizon 2023, date des prochaines élections générales, estime Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l'université de Liège, en Belgique :

L’opposant Martin Fayulu promet des actions populaires contre le choix porté sur Denis KadimaImage : Reuters/B. Ratner

"On est dans une phase très critique. Dès l'instant où les principaux animateurs ne sont pas légitimés par toutes les parties prenantes au processus électoral, cela va avoir une répercussion, non seulement sur la crédibilité des élections, mais aussi par rapport à la population. Cela peut aussi entraîner de possibles affrontements communautaires. Puisque cette désignation est aussi analysée comme une espèce de privilège accordé à une communauté au détriment des autres", estime Bob Kabamba.

Denis Kadima est en effet issu de la province du Kasaï comme le président Félix Tshisekedi.

Selon la loi, Félix Tshisekedi n’est soumis à aucun délai pour valider ou non le choix porté sur la personne de Denis Kadima. Cependant, il doit le faire vite, car le calendrier électoral a déjà connu plusieurs mois de retard, en raison des tractations pour désigner le président de la Céni. Le choix n'est toujours pas validé officiellement par décret... Mais pourrait l'être.