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RDC : cafouillage à l'instauration de l'état de siège

7 mai 2021

Les généraux censés prendre le relais des gouverneurs civils face à l'insécurité dans l'est de la RDC se font attendre.

Quelque 120 groupes armés sévissent dans l'est de la RDC
Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Ecoutez notre reportage à Goma

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L'état de siège proclamé par le président congolais Félix Tshisekedi est entré en vigueur ce jeudi 6 mai dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Mais les gouverneurs militaires prévus pour remplacer les gouverneurs civils semblent toujours manquer à l'appel. Les habitants de la région disent ne pas comprendre ce cafouillage.

Selon eux, cela prouve que la crise de l'Est du pays est gérée avec légèreté, à l'image de Josué Wallay, un habitant de Goma :

"On pensait qu'il y aurait le déploiement d'un arsenal des militaires pour sécuriser la population mais nous ne comprenons plus rien.  On ne peut pas gérer cette avec des tâtonnements. Le gouverneur devait venir hier mais jusque-là il n'est pas encore arrivé.  C'est la preuve que le pouvoir est en train de tâtonner alors qu'il y a des gens qui meurent et les gens qui sont censés garantir la sécurité de la population. Ils sont en train de traîner."

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Ghislain Baraka, un autre habitant de la ville, partage cet avis. Pour lui, il est inacceptable que près de deux jours soient passés sans que la passation de pouvoir ait encore eu lieu :

"On dirait que les deux provinces ne sont pas contrôlées. Les gouverneurs civils doivent être remplacés par des gouverneurs militaires mais ces derniers ne sont toujours pas arrivés. C'est une question sécuritaire et on ne sait pas comment on peut passer deux jours sans gouvernement ou sans institutions." 

A (re)lire également :Insécurité dans l'est de la RDC : les racines du mal

Aucune explication officielle

En attendant, les gouverneurs civils sont restés en fonction pour assurer la continuité. C’est ce qu’explique Evariste Iragi, un chercheur en droit congolais :

"Lorsqu'il y a une nouvelle autorité administrative militaire qui vient remplacer une autorité administrative civile, en principe l'autorité administrative militaire doit poser des actes dès son investissement. L'ordonnance prévoyait que l'état de siège devait commencer à partir de jeudi, mais jusque-là ils ne sont pas arrivés.  Dans la mesure où le service public doit être continuel, l'autorité qui était là précédemment, en l'occurrence le gouverneur civil, doit continuer à expédier les affaires courantes jusqu'à ce que l'autorité militaire arrive. " 

Aucune autorité ne s'est encore prononcée sur le retard de l'arrivée des gouverneurs militaires dans les deux provinces du pays. Selon certaines sources du gouvernorat du Nord-Kivu, un gouverneur militaire serait finalement arrivé à Goma ce vendredi. 

Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images