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RDC : l'université passe à coté des éléctions

Paul Lorgerie
27 novembre 2023

En République démocratique du Congo, alors que les candidats à la présidentielle battent campagne depuis maintenant une semaine dans le pays, un lieu semble avoir été oublié : l'université.

Porte d'entrée de l'université de Kinshasa, Unikin
La campagne éléctorale s'est arretée aux portes de l'université de Kinshasa.Image : Paul lorgerie/DW

Médard Tshishiku, 18 ans, est étudiant en économie et aspirant docteur à l'Unikin, université de Kinshasa, en RDC. "Nous sommes à l’université un samedi car nous devons rendre un TP. Nous sommes presque à la fin", explique-t-il devant le département d'économie. 

S’il reconnaît l’importance d’aller voter, il observe pour autant qu' "à l’université, il n’y a pas d’ambiance.Les candidats ne viennent pas faire campagne. On voit tout cela en dehors de l’université. Les gens qui passent avec les véhicules, qui déambulent, partent en ville, font des tours par ci par là." 

Les examens avant tout

De son côté, Déborah Misenga, étudiante en première année de Gestion, est plus préoccupée par ses examens à venir que par les choix qu’elle devra faire le 20 décembre prochain

"Ça bouge un peu mais ça va, déclare l'étudiante. Etant donné que les élections sont le 20 décembre, nous devons arrêter les cours le 30 novembre, mais nous, étudiants, cela nous perturbe un peu car nous commençons les examens le 11 décembre, donc nous aurons peu de temps pour réviser."

Autrefois lieu de débats et d’affrontements entre les partisans de l’opposition ou du pouvoir, l’Unikin, en théorie apolitique, a été vidée de sa substance partisane pour redevenir un lieu d’apprentissage.  

Pas de marches estudiantines ?

Selon Joël Kiniati, assistant chercheur à l’Institut des recherches économiques et sociales de l’université de Kinshasa, les changements de chefs à la tête des groupes d’étudiants et surtout leur départ des logements du campus ont été les facteurs de l’apaisement. 

"A partir du moment oùles étudiants ont été délogés de leurs logements sur le site universitaire, on a observé que le calme était revenu, que les étudiants ne s’intéressaient plus à la politique comme avant, qu’il n’y a plus de marches, par exemple", explique l'enseignant, car, poursuit-il, "en 2018, les gens craignaient, il y avait des marches."

Et la campagne semble bien s’être arrêtée aux portes de l’université, les pancartes à l’effigie des différents candidats étant visibles de l’autre côté de la rue.  

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