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A Kinshasa, des inquiétudes au sujet de l'eau du robinet

5 août 2025

En RDC, les habitants de Kinshasa s'interrogent sur la qualité de l'eau du robinet sur fond de résurgence du choléra.

Une femme en train de prendre de l'eau du robinet
Plusieurs habitants de Kinshasa s'inquiètent au sujet de la qualité de l'eau distribuée par la Régideso.Image : Thomas Mukoya/REUTERS

En République démocratique du Congo, la résurgence du choléra est considérée comme préoccupante. À Kinshasa, alors que les autorités renforcent les mesures d'hygiène, de nombreux habitants dénoncent la mauvaise qualité de l'eau distribuée par la Régideso, la société publique en charge de l'alimentation en eau potable des habitants de la capitale congolaise. Certains redoutent que la bactérie du choléra puisse circuler dans les canalisations. Mais la Régideso affirme que ce risque n'existe pas.

Une eau qui inspire de la méfiance

Selon le ministère de la Santé publique, de l'Hygiène et de la Prévoyance sociale, près de 33.000 cas de choléra ont été enregistrés depuis le début de l'année en RDC. L'épidémie touche 17 des 26 provinces du pays, y compris la capitale. À Kinshasa, près de 25 des 35 zones de santé sont concernées.

Alors que l'épidémie connaît une résurgence préoccupante, plusieurs habitants de Kinshasa s'inquiètent de la qualité de l'eau distribuée par la Régideso. Certains affirment avoir reçu de l'eau parfois colorée, ou contenant des résidus.

"On nous recommande de nous laver régulièrement les mains pour éviter la maladie. Mais parfois, l'eau que nous recevons est trouble, avec des déchets, et peut être rouge, jaune ou orange. Récemment, elle était visiblement impropre", témoigne Nicole Kawanza, qui habite la commune de Lemba, à Kinshasa. Elle se demande dans ce contexte "si cette eau peut vraiment protéger, ou s'il faut adopter d'autres mesures".

Face à ces préoccupations, la Régideso, l'entreprise publique en charge de la distribution d'eau, se veut rassurante.

Ecoutez les précisions de Nancy Tshimueneka

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"Le choléra n'est pas directement lié à notre service. Il est favorisé par l'insalubrité dans certains quartiers de Kinshasa", assure Émile Losambe Pashi le directeur de communication de la Régideso.

Selon lui, l'eau de la Régideso est "traitée avec de l'hypochlorite de calcium, un produit efficace contre les microbes".

Émile Losambe Pashi assure aussi qu'on y ajoute "du chlore libre pour éliminer les éventuels agents pathogènes tout au long du réseau". En période d'épidémie, on augmente cette dose pour garantir une protection maximale, "même chez l'abonné le plus éloigné. Nous disposons actuellement d'un stock renforcé de plus de 1 490 tonnes de produits chimiques, et notre eau est conforme aux normes de l'OMS. Une taskforce interne veille quotidiennement sur la qualité de l'eau", précise par ailleurs le directeur de communication de la Régideso.

Des idées pour purifier l'eau

Mais en cas de doute, ou lorsque l'eau semble manifestement impropre, quelles sont les précautions à prendre ?

Le docteur Théophile Lukembe, médecin au sein du pool d'urgence de Médecins sans frontières Belgique, propose des solutions pratiques :

"Si l'eau est sale, il faut d'abord la laisser reposer pour que les impuretés se déposent, puis la filtrer avec un tissu propre. Ensuite, il est indispensable de la faire bouillir. L'exposition prolongée au soleil est aussi une méthode naturelle de désinfection. On peut également utiliser des solutions chimiques, comme les comprimés Aquatabs ou le produit Pure, qui permettent à la fois de purifier et de conserver l'eau grâce à un chlore résiduel", explique Théophile Lukembe.

Dans un contexte où l'accès à une eau potable de qualité reste un défi, ces mesures de précaution, simples mais efficaces, demeurent essentielles pour freiner la propagation du choléra.