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RDC: combien de morts pendant les marches?

Saleh Mwanamilongo
26 février 2018

Apres les marches appelées par le Comité laïc de coordination, place maintenant à la bataille des chiffres. Selon les organisateurs il y aurait eu trois morts mais la police affirme qu'aucune victime n'a été à déplorer.

Proteste in Kinshasa Kongo
Image : Reuters/G. Tomasevic

"Si on laissait les manifestants manifester comme ils le souhaitent, tous ces problèmes ne se poseraient pas" (Léonie Kandolo)

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Trois morts ont été recensés à Kinshasa et Mbandaka par le Comité laïc de coordination, CLC, organisateur de ces manifestations.

Hier, la mobilisation n'était pas aussi importante que d'habitude mais Léonie Kandolo, porte-parole du CLC, ne croit pas à l'essoufflement de leur mouvement.

"A Kinshasa le problème c'est le positionnement de la police qui empêche les gens d'aller prier et vous avez vu ce qui s'est passé à Notre Dame (cathédrale Notre Dame de Kinshasa, ndlr) la veille des manifestations. Donc si on laissait les manifestants manifester comme ils le souhaitent selon la constitution, je pense que tous ces problèmes ne se poseraient pas", affirme-t-elle.

Plus de 3 millions de Congolais ont marché dimanche pour dire non à la dictature Image : Reuters/K. Katombe

Parmi les victimes d'hier, il y a Rossy Mukendi, activiste du mouvement citoyen "Collectif 2016", tué à la paroisse Saint-Benoit de Lemba. Sa sœur Mireille témoigne:  "Rossy, c'est un activiste, c'est un assistant à l'UPN, l'Université Pédagogique Nationale. Qui ne le connaît pas? Il faisait partie des assitants les meilleurs, Rossy, ce n'est pas n'importe qui."

Aucun mort selon les autorités

D'après la Monusco et l'église catholique, au moins deux personnes ont été abattues hier et 47 autres blessées. Des chiffres contestés par les autorités. D'après elles, il n'y a eu aucun mort. Basile Olongo est vice-ministre de l'Intérieur.

Image : Reuters/G. Tomasevic

"Le rapport que j'ai eu de la police ne fait état d'aucun mort lors de ces manifestations. Nous avons vérifié partout, l'enfant est mort où, à l'hôpital? Est-ce que l'hôpital c'est un lieu de manifestations?", interroge-t-il.

Le porte-parole de la police, le colonel Pierrot Mwanamputu, a établi hier un bilan provisoire de 22 blesses dont 13 policiers.

Les manifestants exigent des garanties sur la tenue d'élections libres et transparentes. Ils demandent au président Kabila de déclarer publiquement qu'il ne va pas briguer un troisième mandat. Joseph Kokonyangi, secrétaire général adjoint de la majorité présidentielle répond à ces demandes: "lisez la Constitution, dit-il, c'est clair, ces gens-là ont peur des élections, ils veulent aller à d'autres négociations, à d'autres dialogues, et le président de la République a dit "pas de dialogue, allons aux élections"."

Rappelons que comme celles du 31 décembre 2017 et du 21 janvier dernier, la manifestation d'hier était interdite par les autorités.