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En RDC, peine de mort requise au tribunal militaire à Ndolo

Jean-Noël Ba-Mweze
28 août 2024

Ils avaient mené un assaut contre la résidence de Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale et brièvement occupé le Palais de la nation, où se trouvent les bureaux du président Félix Tshisekedi.

Des accusés du procès Malanga
Au petit matin du 19 mai, plusieurs dizaines d'hommes avaient attaqué le domicile du ministre sortant de l'Économie, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi.Image : Jonas Gerding/DW

Le procès de la tentative de coup d'État du 19 mai dernier se déroule devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo.

Les 51 prévenus sont tous accusés d'association de malfaiteurs. Le ministère public demande que cinquante d'entre eux soient condamnés à mort. Seul le prévenu Alain Tikimo est épargné après avoir été déclaré malade mental. Dans son réquisitoire, le ministère public réclame également la confiscation des objets utilisés lors des infractions, comme l'a souligné le Lieutenant-Colonel Innocent Radjabu, représentant du ministère public.

"Qu'il plaise au tribunal de céans de prononcer une peine unique, la plus sévère, à savoir la peine capitale. De prononcer également la confiscation de tous les objets ayant servi à la commission des infractions au profit de l'État congolais", a-t-il expliqué.

Le réquisitoire

Le réquisitoire du ministère public a débuté lundi et s'est terminé mardi. Un réquisitoire fleuve, selon la défense, qui qualifie d'ailleurs le procès de théâtre.

Pendant les interrogatoires, tous les prévenus directement impliqués dans cette affaire (ceux arrêtés au palais de la Nation) ont rejeté la responsabilité de leur aventure sur Christian Malanga, chef présumé du commando.Image : Christian Malanga/Handout/REUTERS

"Nous nous préparons maintenant à présenter nos moyens de défense avec des preuves pour démontrer effectivement que notre client n'est pas impliqué dans cette affaire. Il ne suffit pas d'annoncer cette peine parce qu'elle est prévue par la loi. Il faudra encore prouver que les faits tels que présentés constituent effectivement l'infraction en question et justifient la peine demandée. Ce réquisitoire, c'est du théâtre. Nous devons maintenant l'affronter", a fustigé Carlos Ngwapitshi, l'avocat du prévenu Jean-Jacques Wondo, un Belge d'origine congolaise.

Roger-Victor Kiambi, un des avocats du prévenu américain Benjamin Zalman Pollen, partage cette opinion.

"Il a prononcé un réquisitoire fleuve, très sévère et très accablant, en demandant que tout le monde soit condamné à la peine capitale. Même des personnes qui manifestement n'ont rien à voir avec cette affaire et pour lesquelles il aurait dû demander l'acquittement, il est resté répressif. Mais nous allons lui répondre. Nous savons que sa façon d'argumenter n'est pas conforme à la loi", a-t-il déclaré.

La plaidoirie de la défense est attendue vendredi. Les prévenus sont en majorité des Congolais, mais parmi eux se trouvent également six étrangers : trois Américains, un Belge, un Canadien et un Britannique. Ces trois derniers sont d'origine congolaise.

Les 51 sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d'armes de guerre, tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme. Ils étaient 53, mais deux d'entre eux, dont le leader Christian Malanga, ont été tués lors de l'attaque.