Sur les bords du fleuve Congo, les élections ont profité à certains. C’est notamment le cas sur le marché de Beach Ngobila, où se trouve l’un des principaux points de vente de pagnes de la commune de la Gombe. Marie-Madeleine Muka et Dodo Bakamubia font leurs affaires sous leur échoppe appelée "Dodo Mode".   

Alors qu’elles avaient été en rupture de stock de pagnes à l’effigie du pape François qui est venu en visite à Kinshasa en début d’année dernière, il leur reste aujourd’hui très peu de tissus avec le visage de Félix Tshisekedi.   

"Le mois passé, nous avons vendu beaucoup de pagnes. Et en dehors de celui du président, nous en avons vendu d’autres, pour les députés qui venaient faire les élections, explique Marie-Madeleine, Nous sommes vraiment très contentes. Nous avons encaissé et nous avons fait de l’argent à partir des élections."

Le quotidien reprend ses droits

Dans la capitale congolaise, la vie reprend son cours normal. La quasi-totalité des affiches de candidats qui tapissaient les murs et rond-point de la ville ont été arrachées. Les troubles redoutés n’ont pas eu lieu et l’opposition semble en difficulté pour réunir derrière elle.   

Désormais, les Congolais attendent la publication des résultats des élections législatives, qui devaient avoir lieu ce mercredi, mais qui ont été renvoyés à une date ultérieure par la Commission électorale, la Céni. Un événement qu’attend Marie-Madeleine de pied ferme : "C’est lui, qui va parler pour nous, pour le peuple. Dans chaque milieu, dans chaque province, dans chaque quartier… Il y a des députés, qu’il faut voter. Nous sommes par exemple à la Gombe aujourd’hui, il faut avoir des députés qui peuvent parler pour nous. Parce que si ça ne va pas, c’est vers eux que nous nous tournons."  

Les salaires des députés

Pendant ce temps, Dodo Bakamubia sert des clients. L’un d’eux reçoit un coup de fil d’un "Honorable", d’un député, qui attend de savoir s’il sera réélu.

Pour la propriétaire de l’échoppe, si leur rôle est important, il serait pertinent de réduire leurs émoluments, notamment pour injecter plus d’argent dans le social et dans le salaire des professeurs.  

"On veut seulement que le social soit fixé. S’il y a un environnement social sain, avec des gens qui ont à manger, des gens qui peuvent se soigner, ce sera une bonne chose", dit-elle. 

C’est pourquoi elle salue les deux mesures phares du président fraîchement réélu, qui sont la gratuité des soins maternels et celle de l’enseignement primaire.