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RDC : le procès de Corneille Nangaa s'ouvre ce mercredi

23 juillet 2024

Corneille Nangaa et ses complices doivent répondre de leurs activités terroristes, de crimes de guerre et de haute trahison perpétrés dans l'est du pays.

Corneille Nangaa
Corneille Nangaa a été chef de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) de 2015 à 2021Image : Luis Tato/AFP

Le procès contre Corneille Nangaa, ses complices du M23 et de l'AFC, va s'ouvrir, alors que ce mouvement, soutenu par le Rwanda, continue de conquérir des territoires dans la province du Nord-Kivu. 

Certains analystes estiment que ce procès vise à créer une diversion et montrer que le gouvernement congolais n'est pas prêt pour des négociations. C’est le cas du professeur Nkere Ntanda, enseignant à l'université de Kinshasa.

"Ça sera comme le procès des 100 jours, pour distraire un peu la population qui souffre. C'est une stratégie qui vise à mettre l'épée de Damoclès sur la tête de Nangaa. C'est un message qui sous-entend que 'nous ne serons pas prêts à négocier avec vous'", estime Nkere Ntanda. 

"S'il est en train d'avancer en pensant que ça va servir de base pour avoir des négociations avec la République, déjà la condamnation à mort permet à toute unité sur le terrain de viser l'assassinat de ce monsieur et ça serait l'exécution de la décision de la cour."

Un procès sans le principal accusé

Depuis plus de deux ans, les forces armées de la République démocratique du Congo,les FARDC, affrontent les rebelles du M23 dans l’est du pays. Mais ceux-ci continuent d'avancer et plusieurs zones demeurent sous leur contrôle. 

Une guerre qui a forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir leur village. Cela a provoqué une situation humanitaire catastrophique dans cette partie du pays. 

Dans ces conditions, de nombreux Congolais soutiennent le procès qui s'ouvre ce mercredi. Mais ils se demandent pourquoi celui-ci intervient avant l'arrestation de Corneille Nangaa et la récupération des territoires occupés.

"A ce stade, ici, il n'y a rien à attendre. Corneille Nangaa n'est pas dans les cieux pour aller demander la permission à Dieu le père. On sait où il est. Il serait mieux de faire une contre-attaque contre Nangaa, l'arrêter, et qu’on le juge."

Corneille Nangaa a annoncé la création de l'Alliance Fleuve Congo le 15 décembre 2023Image : Luis Tato/AFP

"Je ne trouve pas ça important. Il fallait l'affronter d'abord, lui ravir ses territoires et le condamner après. Pour moi, je ne comprends pas l'importance de ce procès. Qu'on puisse récupérer d'abord les territoires et après on va l'arrêter, le juger et le condamner."

"Dans ce pays, nous l'avons vu avec les procès précédents déjà… avec le procès Nangaa, je pense qu'on n'aura rien de concret. L'Etat congolais doit mettre tous les moyens en jeu pour pouvoir déjouer les M23."

Le double jeu ambigu de l'Ouganda

La République démocratique du Congo ne dénonçait jusque-là que le soutien du Rwanda aux rebelles. Mais récemment, un rapport des experts des Nations-unies a également accusé l'Ouganda d’apporter de l’aide au M23

Pourtant, Kampala soutient la RDC dans la traque des rebelles des Forces démocratiques alliées, les ADF, dans le territoire de Beni, toujours dans la province du Nord-Kivu.

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