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En RDC, l’Etat veut mettre fin à la fraude aux examens

Jean-Noël Ba-Mweze
5 juin 2023

Les fraudes et les cas de corruption des inspecteurs sont courants lors des examens du diplôme d'Etat. Les épreuves ont lieu dans trois semaines

Photo d'illustration. Un enseignant aide un élève lors d'un exercice
Certains surveillant refuseraient de corriger une copie s'il ne sont pas payés (Photo d'illustration)Image : Joseph Mizere/dpa/XinHua/picture alliance

En République démocratique du Congo, a trois semaines de examens pour le diplôme d’Etat, l’équivalent au baccalauréat, les enseignants préparent leurs élèves. Dans le même temps, le ministre congolais de l'Enseignement assure avoir mis en place des procédures disciplinaires pour contrer les tentatives de corruption des inspecteurs et des surveillants. 

"Si demain cet enfant est ministre, quel genre de ministre sera-t-il ? Si demain cet enfant est député, quel genre de député sera-t-il ? Si demain cet enfant est président de la République, quel genre de président de la République sera-t-il ?", demande Raphaël Tshimanga, promoteur du complexe scolaire Beniah, une école située dans l'est de Kinshasa. 

Mais face à cette exigence morale, certains élèves affirment qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Les surveillants eux-mêmes exigeraient de l'argent et pas seulement pour fermer les yeux sur les fraudes mais aussi, tout simplement, pour les autoriser à passer les examens.

 

Ecoutez le reportage à Kinshasa

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"Il faut d'abord donner l'argent"

Yvonne Kapinga a vécu cette situation. Elle raconte que "beaucoup de surveillants demandent de l'argent. Dernièrement, quand on a fait la dissertation, ils nous ont dit qu'ils n'avaient pas besoin de nos examens mais qu'ils avaient seulement besoin d'argent. Avant de pouvoir passer les examens, il faut d'abord donner l'argent. Je l'ai déjà dit à mes parents pour nous préparer parce que si tu manques d'argent, tu ne peux pas te présenter aux examens." 

Cette pratique ne se limite pas aux surveillants mais touche également les inspecteurs à qui certains élèves donnent de l'argent pour obtenir leur diplôme. Dans certaines écoles, il existe même des caisses noires alimentées par les élèves.  

Raphaël Tshimanga avoue qu’il a récemment supprimé ce genre de caisse dans son établissement. "Les enfants m'expliquaient que c'est une caisse qui devait les aider à aller négocier avec les inspecteurs, avec les surveillants, témoigne-t-il. C'est de l'argent qu’ils cotisaient pour aller corrompre." 

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Sanctionner les inspecteurs 

Le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba, affirme vouloir s'attaquer à ce fléau. Joël Cadet Ndanga, son conseiller chargé de la communication assure qu'"il a été instruit à tous les inspecteurs provinciaux principaux d'entreprendre les démarches dans le sens de bannir toutes ces anti-valeurs. L'unique moyen de combattre cela c'est la sanction que le ministre utilise contre certains inspecteurs."  

Il n’est pas sûr que cela soit suffisant pour éliminer des pratiques qui durent depuis des décennies. En attendant, les examens des humanités doivent débuter le 26 juin prochain sur toute l'étendue de la RDC, pour la session ordinaire des examens d'Etat 2023. 

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze
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