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Les communales reportées en RDC, des candidats mécontents

Pascal Mapenzi
23 août 2023

La Céni évoque notamment la présence de conflits coutumiers pour justifier sa décision. Une déception pour les candidats, dont beaucoup sont jeunes et souhaitaient faire entendre leurs voix.

DR Kongo Kinshasa CENI Wahlkommission
Les élections générales sont prévues pour le 20 décembre, comprenant également l'élection des députés provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Image : Dirke Köpp/DW

A quatre mois de la tenue des élections générales, la commission électorale (Céni), a décidé, du report en 2024 des élections locales. Celles-ci étaient prévues le 20 décembre prochain en même temps que l’élection présidentielle et les législatives.

Pour la première fois, la RDC s’apprêtait à organiser des élections communales. Mais celles-ci seront organisées uniquement dans les chefs-lieux des provinces.

La nouvelle du report est tombée dans la soirée du mardi 22 août. Jusqu’au matin de ce mercredi, Jackson Kavanda, qui venait de déposer sa candidature la veille, n’était pas informé de l’annulation.

Il se dit surpris et se demande si la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, aura les moyens financiers pour organiser ce scrutin en 2024.

"C’est avec désolation que nous avons appris le communiqué de la Céni reportant les élections communales, surtout que nous étions déjà préparés à commencer la campagne électorale. Aussi nous étions physiquement, psychologiquement préparés à gagner ces élections. Des fois, quand on reporte comme ça, c’est pour dire que ça ne sera pas facile de les organiser", a déclaré Jackson Kavanda.

Sur un total de 28.791 candidatures reçues pour la députation nationale, 23.653 ont été déclarées recevables parmi lesquelles 3.955 femmes (soit 17%) et 19.698 hommes (soit 83%), a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Denis Kadima. Image : John Wessels/AFP/Getty Images

Des doutes sur la tenue de ce scrutin en 2024

Marie-Jeanne Sekanabo était aussi candidate à ces élections. Elle voulait faire entendre sa voix au parlement local de sa commune. Elle aussi a des doutes sur la réelle tenue de ce scrutin en 2024.

"Nous étions prêts pour les élections. Mais maintenant, nous doutons que ces élections aient réellement lieu. Néanmoins, ça nous permet de nous préparer en conséquence, nous aurons encore le temps de bien sensibiliser et de former les électeurs", a-t-elle déclaré.

Jean Sankara Gado, un autre candidat parle, lui, de la déception de la jeunesse, exclue de l’administration locale. Pour lui, ces élections constituaient l’opportunité pour une nouvelle génération de participer à la gestion du pays à partir des communes. Il remet en cause les motifs avancés par la Céni.

"Ça ne peut pas se comprendre aujourd’hui, alors qu’il y a eu une délimitation, une cartographie, un choix des entités électorales qui ont permis à la centrale électorale de dire : nous procédons maintenant aux élections municipales. Et alors, depuis la délimitation de la cartographie, n’avaient-t-ils pas pressenti les difficultés qu’ils relèvent maintenant ? Et c’est un échec du gouvernement qui, au début, a dit : nous voulons faire participer 50% de la jeunesse à la gestion du pays", a-t-il déploré. 

Dans son communiqué, la Céni assure les candidats aux élections locales qu’un nouveau calendrier réaménagé sera publié dans les meilleurs délais.

Par ailleurs, elle réitère sa volonté de se concentrer d’abord sur les élections présidentielle et législatives et provinciales, dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire le 20 décembre 2023.