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En RDC, où en est-on avec l'appel au dialogue ?

25 août 2025

Il y a sept mois, les Églises catholique et protestante du pays ont initié un projet de dialogue national inclusif. La démarche n'a pas pour l'heure connue de suite.

Les leaders religieux chrétiens à Kinshasa en décembre 2023
Les leaders de la Conférence épiscopale nationale du Congo et ceux de l'Église du Christ au Congo à Kinshasa le 20 décembre 2023Image : Wendy Bashi/DW

Le processus proposé par les leaders chrétiens semble figé car il n’enregistre aucune avancée significative.

Les explications à Kinshasa de Jean-Noël Ba-Mweze

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Le président Félix Tshisekedi, initialement réticent à cette initiative de dialogue, a fini par mettre en place une équipe conjointe pour approfondir le contenu de ce projet de "pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble".

Mais les défis sont énormes en ce sens que le pouvoir de Kinshasa n'a pas confiance aux églises qui portent le projet et l'opposition politique ne fait pas confiance au gouvernement.

À l'Union pour la démocratie et le progrès social, l'UDPS au pouvoir, on voudrait utiliser le dialogue pour déceler les problèmes auxquels est confrontée la RDC, notamment la problématique du changement de la Constitution.

Mais le parti présidentiel redoute que ce dialogue ne soit instrumentalisé, explique Adolphe Amisi Makutano de l'UDPS.

Selon lui, "il faut d'abord que les personnes qui prônent le dialogue puissent inspirer confiance aux uns et aux autres. Mais le comportement qu'affichent les prélats n'inspirent pas confiance. Moi je pense que ça va poser un problème".

L'urgence d'un dialogue

Pour sa part, la coalition Lamuka dont l'opposant Martin Fayulu est la principale figure souligne le caractère urgent du dialogue vu les crises sociale, politique et sécuritaire que connaît la République démocratique du Congo (RDC).

Le président Félix Tshisekedi et l'opposant Martin Fayulu à Kinshasa le 5 juin 2025Image : présidence RDC

Cette coalition de l’opposition soupçonne un agenda caché du pouvoir de Kinshasa, estime Prince Epenge, le porte-parole de la coalition d'opposition Lamuka.

"On a même l'impression que le régime Tshisekedi diffère ce dialogue pour gagner du temps. On soupçonnerait même que l'intention serait de n'organiser le dialogue que pour les besoins de provoquer un glissement, alors que pour nous, l'urgence de mettre fin à cette guerre qui coûte des vies est là" affirme-t-il.

L’urgence de mettre fin à la guerre dans l’est du pays est également ce qui préoccupe la coalition de gauche congolaise de l'opposant Jean-Marc Kabund.

Augustin Bisimwa, secrétaire général du mouvement d'élites pour la démocratie et le vrai changement, MDVC, se demande pourquoi perdure la crise politico-militaire dans l’est de RDC.

À l'en croire, "il faut peut-être poser la question au président de la République. On ne sait pas exactement à quoi il joue. Toutefois, il y a lieu de croire que le chaos tel qu'il est profite à certains dirigeants. Pendant le chaos, il y en a qui s'enrichissent".

Encourager le président Tshisekedi 

Pour le professeur Alphonse Maindo, enseignant à l'université de Kisangani (chef-lieu de la province de la Tshopo dans le nord-est de la RDC), il faut encourager le président Félix Tshisekedi à ouvrir le dialogue pour mettre fin au conflit dans l’est du pays.  

"Il faut convaincre le président Félix Tshisekedi que le seul moyen pour lui de marquer l'histoire et de sauver son régime et son avenir, c'est d'accepter de faire le dialogue", soutient l'universitaire.

Pendant ce temps, dans la province du Sud-Kivu, les affrontements se poursuivent entre l'armée nationale et les rebelles de l'AFC-M23, alors que les délégations du gouvernement et de la rébellion séjournent depuis jeudi dernier à Doha, au Qatar, pour un nouveau round des discussions. Ces pourparlers devraient aboutir à la signature d'un accord de paix entre les différents belligérants.