La RDC fête les 65 ans de son indépendance
30 juin 2025
"Je ne me sens pas héritier de cette indépendance. Dans la réalité, nous restons dépendants sur tous les plans. Le système est conçu pour que l'Occident continue à s'imposer", explique DonÉlie Masasa, étudiant en médecine rencontré sur le campus de l'Université de Kinshasa.
A quelques mètres de la faculté de médecine, Naomie Kabita étudiante en économie, insiste sur la fierté qu'elle ressent d'être congolaise mais elle reste lucide sur la dépendance économique de son pays vis-à-vis du reste du monde.
"Moi je me sens fière de cette date. C'est une grâce de vivre dans un pays démocratique. Mais soyons clairs : on reste influencés, surtout économiquement. L'indépendance, c'est encore un projet inachevé."
Alors que certains jeunes parlent d'une indépendance symbolique, Don Elie Masasa insiste sur la mémoire à préserver et les responsabilités non assumées par les dirigeants actuels.
"L'indépendance, ce n'est pas un mot. C'est la capacité de gérer soi-même ses ressources, son territoire, son avenir. Ce que Lumumba représentait, c'était justement ce courage de l'autonomie totale."
L'indépendance de 1960 a-t-elle répondu aux attentes du peuple ?
Pour le Prof. Bob Bobutaka Bateko, archiviste et chercheur, il aurait fallu mieux préparer l'élite congolaise de l'époque."Le peuple voulait l'indépendance, oui. Mais la classe politique n'était pas préparée. L'après-1960 a montré une absence de vision à long terme. Beaucoup de pays africains ont été poussés à l'indépendance sans outils réels pour la gérer."
Le 30 juin 1960, le roi des Belges avait fait le déplacement au Congo. Ce jour-là, devant un parterre de personnalité, Patrice Lumumba fera un discours qui restera à jamais gravé dans les annales de l'histoire et des relations entre les deux pays.
Soixante cinq ans (65 ans) plus tard, nombreux sont ceux qui continuent à dénoncer l'ingérence des puissances occidentales notamment de la Belgique dans la vie politique congolaise.
Certains Congolais appellent à une réinvention du panafricanisme dont Patrice Lumumba était une des voix.
"Le panafricanisme peut être une réponse. Mais il doit sortir du cadre institutionnel figé de l'Union africaine pour devenir un projet populaire, culturel, scientifique."
Le 30 juin est célébrée alors qu'une partie de l'est du pays est contrôlée par des groupes armés soutenus par le voisin rwandais.