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Comment sont financés les partis politiques en RDC ?

21 février 2023

Le 20 décembre, les Congolais sont appelés à se rendre aux urnes. A quelques mois de la campagne électorale, regard sur le financement des partis politiques.

Scène de rue à Kinshasa (Août 2019)
Selon une étude du Groupe d’étude sur le Congo, la RDC compte plus de 600 partis politiques Image : Ute Grabowsky/photothek/imago images

En RDC, il existe bien une loi sur le financement des partis politiques mais elle n’a jamais été mise en œuvre, explique Augustin Muhesi, professeur de sciences politiques  à l’Université de Goma.

Ceci expliquerait pourquoi la plupart des partis ont recours à des financements ''occultes''. L’origine des fonds reste en effet souvent opaque même si Augustin Muhesi précise que le décaissement provient souvent du budget de l’Etat.

''Avant chaque échéance électorale, il y a une bousculade de beaucoup d’acteurs politiques qui cherchent à quitter l’opposition pour aller au gouvernement en vue de  pouvoir profiter de grands salaires pour financer les partis politiques. Un autre phénomène est que les partis politiques, dont les membres ne sont pas en fonction, recourent à la stratégie de nouer des alliances avec de grands partis politiques qui ont des mandataires au sein du gouvernement, avec l’espoir que d’une manière ou d’une autre, ils puissent bénéficier de fonds qui viennent du trésor public", explique Augustin Muhesi à la DW.  

Loi de financement des partis, une garantie de transparence

Du côté de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel, Peter Kazadi, cadre du parti, affirme toutefois que le financement sur l’argent public n’existe plus. Du moins pas à l’UDPS, selon lui.

''Avant chaque échéance électorale, il y a une bousculade du côté des acteurs politiques'' (Augustin Muhesi)

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''Chaque membre cotise au niveau de sa cellule. Pour ceux qui sont aux affaires, ils rétrocèdent un certain pourcentage sur leur traitement au parti, témoigne Peter Kazadi à la DW  Si hier on finançait les partis politiques avec l’argent du trésor public, à l’UDPS nous n’avons pas cette culture-là. La différence entre notre pouvoir et celui de Joseph Kabila (l’ancien président congolais, ndlr) par exemple, c'est que notre pouvoir est émietté entre plusieurs composantes, plusieurs forces politiques. Il est donc peu probable aujourd’hui que l’UDPS se permette de mettre la main dans la caisse du trésor public pour financer ses activités. ''

Plaidoyer pour plus d'ouverture du champ démocratique

Du côté de l’opposition, on plaide pour la mise en œuvre effective de la loi sur le financement des partis politiques. Cela permettrait, selon Olivier Kamitatu, porte-parole d’Ensemble pour la République, une meilleure gouvernance et une ouverture du champ démocratique en RDC.

Une dizaine de personnalités ont annoncé leur candidature pour le scrutin présidentiel de décembre prochain Image : flickr/tomas

''Nous avons maintenant largement dépassé le million d’adhérents et donc, il y a des cartes de soutien qui vont jusqu'à 1.000 dollars pour les membres d’honneur. Il y a bien entendu également les apports personnels et les dons", explique Olivier Kamitatu. 

Il ajoute qu'"Il est évident que l’idéal c’est que la loi sur le financement des partis puisse être mise en œuvre et que nous puissions  effectivement compter sur ces ressources au prorata bien entendu de notre influence politique, comme cela se fait dans beaucoup d’autres pays. ''

Dans une étude menée en juin 2022 grâce à l’appui de la Konrad Adenauer Stiftung, l’auteur de ce document rappelle que le succès d’un regroupement politique ou d’un candidat dépend de plusieurs facteurs comme le vote socio-ethnique, la réalisation d’ouvrages dans la circonscription, l’ancrage local, les promesses d’emplois ou encore le positionnement par rapport au clivage opposition-pouvoir.