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RDC : un officier déserteur sème la violence à Fizi

29 décembre 2021

Des affrontements opposent les FARDC aux groupes rebelles Twigwaneho-Gumino. Selon l’armée, 16 personnes ont perdu la vie à Fizi dans le Sud-Kivu.

Demokratische Republik Kongo Symbolbild Krieg Soldat Vergewaltigung
Image : picture alliance/dpa

Les faits se sont déroulés dans la localité de Kamombo, dans les hauts plateaux de Fizi, situés dans le Sud-Kivu. Plusieurs sources sécuritaires confirment que des assaillants ont attaqué des positions de l’armée.

Au cours des deux derniers mois de l'année 2021, plusieurs autres attaques menées par des hommes de l’ex-officier Makanika et ses alliés ont visé les positions des FARDC toujours dans le territoire de Fizi, selon le major Dieudonné Kaseraka, porte-parole d’un des secteurs opérationnels de l’armée dans le Sud-Kivu :

"Le territoire de Fizi est globalement sous contrôle, tout est calme mis à part deux ou trois localités qui ont été récupérées par Makanika et ses alliés en provenance des pays étrangers. Nous sommes en train de nous préparer à reconquérir ces localités occupées par ces hors-la-loi. D'une manière générale, le territoire de Fizi est calme et sous contrôle des FARDC."

"Nous sommes en train de nous préparer à reconquérir ces localités occupées par ces hors la loi" (major Dieudonné Kaseraka)

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Profil de l’officier déserteur

Ex-officier de l’armée loyaliste congolaise, Michel Rukunda alias Makanika aurait fait partie de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) conduite en 1996 par Laurent Désiré Kabila, explique une source militaire.

C’est en 2019, précise la source, qu’il fera désertion avec des membres de son unité, tout en emportant du materiel. A l’époque, il était commandant d’un régiment.

Pour Josaphat Musamba, chercheur à l’université de Gand en Belgique, il y a lieu de placer cette désertion dans le contexte globale de la région.

"Michel Rukunda alias Makanika est un militaire congolais qui a déserté. Il était basé à Walikale. A partir de 2017, il y a eu des tensions entre les communautés, ensuite entre groupes armés interposés, mais aussi des tensions entre les groupes armés et les FARDC. On a estimé que les communautés Banyamulenge n’étaient pas suffisamment sécurisées et que parmi ses enfants qui sont dans l’armée, certains ont décidé de déserter pour aller organiser la résistance de Twigwaneho, c’est ce qu’a fait Makanika"renseigne M. Musamba, dont les travaux portent sur la socio-anthropologie des guerres civiles et pratiques sécuritaire dans les Hauts plateaux de Fizi , Uvira et Mwenga (Sud-Kivu) et la chefferie de Bwito (Nord-Kivu).

A (re)lire également : RDC: situation sécuritaire préoccupante dans les hauts plateaux de Minembwe

Implication des autorités congolaises

Il est important de rappeler que la zone des hauts-plateaux du Sud Kivu, au croisement des territoires de Mwenga, Fizi et Uvira, a connu de multiples affrontements depuis les années 1990.

A (re)lire également : En RDC, tensions grandissantes autour de Minembwe

Le 15 novembre dernier, au moins cinq personnes ont été tuées et huit autres blessées dans une attaque attribuée à des milices d'autodéfense. Coordinateur de la Dynamique Communautaire pour la Cohésion Sociale et le Développement (DYCOD), Nicolas Kyalangalilwa insiste sur la nécessité d’une meilleure implication des autorités congolaises. "Malgré nos multiples alertes, on ne sent pas du pouvoir central une volonté de s’impliquer. Les dernières échauffourées en date sont celles qui ont vu la mort du colonel Yaoundé, mais il y a aussi cette question de la présence de l’armée burundaise qui est plus ou moins vérifiée maintenant avec des preuves à l’appui. Cela n’augure rien de bon et nous espérons que les autorités vont prendre cette situation au sérieux", conseille M. Kyalangalilwa.

A (re)lire également : RDC : des villages se vident après des affrontements entre rebelles et FARDC à Minembwe

A noter également que ce mardi (28.12), écoles, commerces et stations d'essence n'ont pas ouvert dans plusieurs villes du Sud-Kivu, où les populations ont suivi un appel à une grève générale pour s'opposer à un projet de déploiement de policiers rwandais.

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