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En RDC, la détresse humanitaire malgré l'état de siège

19 juillet 2021

Les attaques des groupes armés ont forcé des milliers de civils à fuir. Le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés en appelle à la mise en place de mesures urgentes.

Des employés du HCR échangent avec des populations ayant fui pour aller se réfugier de l'autre côté de l'Ouganda (Archives, Kyangwali - 19.03.2018)
Les violences des groupes armés forcent souvent des ménages à abandonner leur domicileImage : Reuters/J. Akena

D'après le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés, "près de deux millions de personnes ont été déracinées par l’insécurité et la violence dans la seule province du Nord-Kivu au cours des deux dernières années".

"Nos équipes sur le terrain ont reçu des témoignages assez terrifiants. Cette situation continue d’affaiblir et de perturber les activités sociales, économiques et éducatives de milliers de personnes", renchérit Fabien Faivre, chargé de la Communication du HCR en RDC.

"Derrière ces chiffres il y a des femmes, des enfants, il y a des hommes qui n’ont pas choisi de vivre dans ce cycle de tueries, de mutilations. On parle de violences sexuelles. En fait, ces attaques viennent aggraver une situation de déplacement qui est déjà très complexe dans l’Est du pays. Donc le HCR appelle à améliorer d’urgence la situation de sécurité dans la région", insiste cet acteur humanitaire.

Lire aussi : RDC : quel bilan de l’état de siège après deux mois ?

Depuis le 6 mai dernier, un état de siège a été décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri par le président Félix Tshisekedi dans le but de mettre fin aux violences perpétrées par les groupes armés et rétablir l’ordre public dans la région.

Faut-il une alternative à l'état de siège ?

"Nos équipes sur le terrain ont reçu des témoignages assez terrifiants" (Fabien Faivre)

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Malgré la mise en place de cette mesure, les violences continuent. Pour Chantal Faida, activiste et responsable d’un bureau d’études consacré au leadership féminin en RDC, le bilan de cet état de siège reste mitigé. “La population s’interroge sur le déclenchement des opérations finales contre les multiples groupes armés qui écument la région. La population se demande si ces miliciens seront totalement amnistiés, et si au nom de la paix on va sacrifier la justice… Ma recommandation est de mettre en place un mécanisme de réforme de l’état de siège", souligne cette militante de la société civile.

Lire aussi : RDC : les cinq mesures pour réformer l'armée

Au sein de l'opinion, les avis sont partagés entre une prorogation de l'état de siège et la levée de la mesure. Cependant, pour Jean-Jaques Wondo, spécialiste des questions de défense et de sécurité, la Constitution est claire à ce sujet. "Militairement parlant, je ne pense pas que ce soit possible de ne pas proroger l’état de siège parce c’est une disposition qui est prévue par la Constitution, donc par la loi. Il est prévu que l’état de siège se déroule pendant une période de 30 jours et après, le président peut saisir les deux chambres du parlement pour pouvoir le prolonger. Donc ça reste une décision politique et constitutionnelle", estime l'expert.

En RDC, certaines voix s’élèvent, plaidant pour le lancement d'opérations militaires contre les groupes armés. D’autres demandent une évaluation de l’état de siège. Selon les médias locaux, trois civils ont été encore tués lors d’une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la province du Nord-Kivu.

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