Au vu de la situation sécuritaire critique dans l’est de la République démocratique du Congo, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation, le groupement politique du lauréat du prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege, plaide en faveur d’un dialogue avec les groupes armés comme le M23 ou les ADF.

Ce dialogue devrait réunir autour d'une même table la majorité au pouvoir, l'opposition politique ainsi que les groupes rebelles. 

Dans une interview à la Deutsche Welle, Jean Bosco Mambo, vice-président de l’Alliance affirme que la RDC est menacée de partition ou de disparition.

Jean Bosco Mambo : La situation devient insupportable. Elle est dangereuse. Nous nous approchons de la partition du pays et nous disons que l'heure est grave. Nous avançons vers la disparition de notre pays.  

DW : Depuis dix ans, les ADF tuent la population à la machette et cela fait maintenant deux ans que l'AFC-M23 occupe des territoires dans l'est du pays.  Kinshasa refuse le dialogue direct avec les rebelles. Partagez-vous cette position ? 

Jean Bosco Mambo : En fait, le refus de discuter avec les rebelles se justifie par le gouvernement, par le fait qu'il est établi que plus que les rebelles, c'est le Rwanda qui est à la manœuvre, qui a mis suffisamment de militaires et des moyens. Mais au même moment, j'ai l'impression que le gouvernement fournit moins d'efforts sur le plan militaire pour arrêter cette avancée, parce que jour après jour, les rebelles gagnent du terrain. Alors si vous ne pouvez pas gagner militairement une guerre, disait encore Colin Powell dans son livre Un enfant du Bronx, négociez pour gagner du temps, vous organiser et vous réarmer pour combattre. Sinon, le dialogue est aussi un combat.  

DW : Vous voulez qu'il y ait un dialogue entre l'union sacrée et l'opposition. 

Jean Bosco Mambo : Devant cet impératif de préserver l'unité du pays et de préserver notre pays, nous pensons qu'il est impératif de parler ensemble, donc de dialoguer.