RDC : Joseph Kabila resserre les rangs du FCC
21 février 2019Jeudi, les membres du Front commun pour le Congo ont décidé de transformer leur "coalition électorale" en une plate-forme politique de gouvernement. "Je pense qu'aussi bien le chef du FCC (Kabila) que le président Félix Tshisekedi ont misé sur une coalition" a déclaré Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement et du FCC, cité par nos confrères de l’AFP. Selon lui, il existe "une proximité idéologique" entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, tous deux "socio-démocrates".
"Je pense que le Front Commun, il est assis sur la base de l’ouverture. Il est assis sur la base du rassemblement. Autant donc, il a rassemblé avant les élections, autant, il continue à croire que les défis à relever dans ce pays sont tels que, il faudrait rassembler au maximum les Congolais. Il y a le défi de la reconstruction nationale," a ajouté pour sa part Néhémie Mwilanya, le coordonnateur de cette coalition.
Un premier ministre du FCC
Le FCC de Joseph Kabila revendique 342 des 485 sièges pourvus dans la nouvelle Assemblée nationale. Conséquence : le futur Premier ministre devrait donc être issu des rangs de cette coalition. Le Cap pour le changement de Félix Tshisekedi, (avec son allié, l'actuelle Directeur de cabinet Vital Kamerhe) dispose pour l'heure de 48 députés contre 80 pour Lamuka qui soutient Martin Fayulu.
Une configuration qui laisse donc une grande marge de manœuvre à Joseph Kabila et à sa plate-forme pour peser sur l’échiquier politique national au cours des cinq prochaines années.
Loyauté
Au terme de cette réunion, les membres du FCC ont signé un "acte d'engagement" en sept points. Ils réaffirment notamment leur loyauté à Joseph Kabila, "président de la République honoraire" et autorité morale du FCC.
"Le fait pour monsieur Kabila de faire signer une charte d’allégeance et de fidélité aux membres de sa plateforme, montre quand même qu’il y a une certaine peur du côté du FCC, ou l’on craint que les électrons libres puissent adhérer au mouvement du président de la République (Félix Tshisekedi, ndlr) et que cela suscite un effritement de leur majorité", explique l’analyste Alain-Joseph Lomandja.
Effritement
Au même moment, la plate-forme Lamuka qui a soutenu Martin Fayulu poursuit son effritement. Au cours d’une déclaration publié hier mercredi 20 février, Christophe Lutundula, un des proches de Moïse Katumbi, a déclaré que le mandat Lamuka est déjà terminé. Il a ainsi appelé ses collègues, membres de la plateforme, à accepter le fait que le président de la République soit Félix Tshisekedi.
"Nous allons redéfinir nos objectifs, quand nous aurons terminé le combat pour la vérité des urnes qui est encore en cours. Compte tenu du fait qu'il y a encore des élections en cours. Nous allons faire en sorte que notre position soit entendue à travers le monde et surtout à l'intérieur du pays. Lamuka, c'est une plate-forme électorale. On y entre et on en sort de manière volontaire", réplique Fidèle Babala, secrétaire général adjoint du MLC, le Mouvement de libération du Congo, de l’ancien Vice-président Jean-Pierre Bemba.