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Rien de vraiment neuf à Kinshasa

5 avril 2017

Devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le président congolais a reconnu que la mise en œuvre de l'accord du 31 décembre a pris du retard. Mais un Premier ministre sera nommé dans les 48 heures.

Demokratische Republik Kongo Joseph Kabila
Image : Getty Images/AFP/J.D. Kannah

RDC: Kabila tente de décrisper le climat politique - MP3-Stereo

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 Le président congolais a aussi invité le "Rassemblement" de l'opposition à lui présenter une liste de trois candidats susceptibles d’être nommés Premier ministre. Or jusque là la principale plateforme de l’opposition politique a toujours refusé de communiquer cette liste, car elle a déjà désigné Félix Tshisekedi, son nouveau président:

"J’invite le rassemblement à surmonter ses querelles intestines et à harmoniser  ses vues sur la liste des candidats au poste de Premier ministre, ayant le profil requis et convenu, tel que souhaité depuis plusieurs mois"

Au cours de son adresse à la nation, Joseph Kabila a également promis que tout sera mis en œuvre pour la tenue des élections en RDC, conformément  au calendrier qui sera fixé par la CENI.  Après l’adoption de la loi sur la répartition des sièges, plus rien n’empêchera la tenue des élections, sans influence extérieure, a mis en garde Joseph Kabila.

Felix Tshisekedi, le candidat du Rassemblement au poste de Premier ministre.Image : Reuters/K. Katombe

" Aucune ingérence étrangère ni dans pilotage, moins encore dans son déroulement ne sera tolérée. Comme dans tout autre pays membre des Nations Unies, il s’agit là d’une question de politique intérieure et relevant en conséquence de la souveraineté nationale. Et notre devoir, c’est bien celui de défendre justement l’indépendance et la souveraineté nationale"

Un discours peu convaincant

Beaucoup d'analystes estiment que les propos tenus par le président congolais ne vont  pas changer la donne. C'est-à-dire sortir le pays de l'impasse dans laquelle il se trouve. Nombre d'entre eux  sont d'autant plus sceptiques qu'il n'y a pas de grande nouveauté dans son discours, et que Joseph Kabila n’a pas formellement annoncé qu’il n'allait pas briguer de troisième mandat. Comme s'en est fait l'écho, le politologue Bamba di Lelo, docteur en Sciences Politiques de l’Université catholique de Louvain.

Les évêques catholiques se sont retirés du processus de dialogue.Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

" L’opinion publique voulait  l’entendre parler justement de sa bouche pour dire, je ne me représente pas. Il n’a pas donné de solutions particulières au sujet de l’insécurité au Kasaï. Si ce n’est que la simple ordonnance  qu’il a signée. Les Congolais veulent savoir ce qui se passe au Kasaï. Nous avons fait du sur-place avec ce discours. Ce n’est pas ce qu’on attendait d’un chef d’Etat"

Dans son discours, Joseph Kabila est aussi revenu sur la situation économique du pays, la grève des fonctionnaires et surtout sur les massacres dans le Kasaï, où il a promis de rétablir l’autorité de l’Etat par tous les moyens légaux, et de mettre fin à l'impunité des auteurs de ces violences. Une ordonnance créant un centre opérationnel dans le Kasaï a été signée en ce sens par le président congolais.