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RDC : l’Angola tente une nouvelle approche de médiation

13 mars 2023

Le Parlement angolais va examiner le 17 mars la proposition d’envoi de soldats dans l’est de la RDC. L’Angola avait réussi à négocier un cessez-le-feu qui a été rompu le jour de son entrée en vigueur.

Angola Luanda | Treffen der Präsidenten Kagame (L)  Lourenco (C) und Tshisekedi
Image : JORGE NSIMBA/AFP

L'Angola envisage d'envoyer des soldats en République démocratique du Congo.

"L'objectif principal de cette unité (militaire) est de sécuriser les zones où sont stationnés les membres du M23" dans l'est du pays "et de protéger" les membres d'une équipe chargée de surveiller le respect du cessez-le-feu, précise un communiqué de la présidence angolaise.

En attendant que la décision soit approuvée par le parlement angolais, Juvénal Munubo, qui est rapporteur de la Commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale congolaise, insiste sur le fait que Kinshasa n’est pas satisfait par l’approche de la Communauté des états d’Afrique de l’est (EAC).

"La RDC devrait comprendre qu’elle est seule face à ses responsabilités" (Chantal Faida)

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Il précise que l’EAC installe des zones tampons dans l’est qui échappent au contrôle de l'Etat congolais. Mais dans ces zones tampons, le M23 a encore la possibilité de se déplacer, ce qui crée un déficit de confiance entre Kinshasa et l’EAC.

"Le Congo se souvient encore de l’aide dont il a bénéficié de la part de l’Angola pour mettre fin à la tentative du groupe rebelle RCD de prendre la ville de Kinshasa en 1998. Kinshasa semble avoir un peu plus confiance en l’Angola et aux pays de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe, ndlr) qu’aux pays de l’EAC parce que ces pays sont véritablement partie prenante au conflit, " confie Juvénal Munubo à la Deutsche Welle.

Négociations au point mort

En attendant d’en savoir plus sur le déploiement de ces militaires angolais, on peut se poser des questions sur l’avenir du processus de Luanda, souligne Reagan Miviri, chercheur à Ebuteli.

Pour le chercheur, on peut dire que la médiation est au point mort car d’une part le gouvernement congolais cherche un soutien militaire contre l’"agression", d’autre part la communauté internationale soutient l’idée de pourparlers avec le M23.

" Le déploiement de celui qui est censé jusqu’à ce jour être le médiateur vient s’ajouter à la complexité de cette crise. Il n’est pas sûr qu’il va faire mieux que toutes les armées étrangères déjà présentes en RDC. Surtout si lui aussi n’est pas prêt à s’engager militairement contre le M23. "

800.000 personnes déplacées depuis le début du conflit

Pour  l’activiste sociale Chantal Faïda, la solution diplomatique a touefois montré ses limites.

"La RDC devrait comprendre qu’elle est seule face à ses responsabilités. On ne peut pas espérer voir un résultat satisfaisant de la part de la diplomatie parce que ça fait plus de deux ans que nous sommes dans une situation inédite, de violence cinglante avec des milliers de personnes déplacées sans assistance, des personnes qui perdent la vie. Si on continue à espérer qu’on aura la solution venant d’ailleurs, nous serons déçus."

Au terme d’une visite de trois jours en RDC, une délégation du Conseil de sécurité de l'Onu a appelé à des négociations pour mettre fin aux violences qui ensanglantent de plus en plus l'est du pays. 

Les combats entre les forces congolaises et le M23 ont occasionné le déplacement de 800.000 habitants selon les Nations unies. 

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