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RDC : le clan Kabila pris en étau par la justice

3 septembre 2021

Trois hommes ayant joué un rôle majeur sous le régime de l’ancien président congolais sont poursuivis par la justice.

DRK Symbolbild Polizei
Image : Alexis Huguet/Getty Images/AFP

Au mois de mars, la justice militaire congolaise a lancé une enquête pour retrouver l'ancien patron de la police nationale congolaise, le général John Numbi. Le même mois, un avis de recherche a été émis contre l’ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Kalev Mutond. Enfin, en mai dernier, la justice a demandé la levée de l'immunité parlementaire de l'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, mis en cause dans une affaire de détournement d’argent.

A son arrivée au pouvoir en 2019, l’actuel président congolais, Félix Tshisekedi, avait promis d’instaurer l’Etat de droit et de faire de la lutte contre la corruption l'une des priorités.

Après la condamnation à 20 ans de prison de Vital Kamhere, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, plusieurs personnalités du camp de Joseph Kabila ont également été mises en cause dans des affaires de détournements.

"Aujourd’hui, la justice a les mains libres" (Franck Citende)

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Franck Citende est le secrétaire exécutif du Réseau national des ONG des droits de l'homme en RDC. Pour lui, il y a une différence fondamentale entre la justice sous Joseph Kabila et celle sous Félix Tshisekedi. "Aujourd’hui, nous pensons que la justice a les mains libres pour faire son travail sans subir l’influence de qui que ce soit. La grande différence entre le régime de Kabila et celui de Félix Tshisekedi est à ce niveau-là. Aujourd’hui, la justice a retrouvé ses lettres de noblesse, elle est en train de faire son travail en toute indépendance", souligne le militant des droits de l’homme.  

Stratégie pré-électorale ?

Mais pour Franklin Tshiamala, président du parti politique Alliés pour un nouveau Congo, le fait que la justice se penche sur les cas de Kalev Mutondo, John Numbi ou encore Augustin Matata Ponyo montre qu’elle serait au contraire aux ordres du pouvoir. Elle servirait d’outil pour une stratégie visant à éliminer ceux qui pourraient constituer un obstacle pour le scrutin présidentiel de 2023. "Les perquisitions des résidences des collaborateurs de l’ancien président, auxquelles on assiste ces derniers temps prouvent que tous les soupçons possibles peuvent être montés contre eux, pour les actions que l’on suppose qu’ils pourraient entreprendre pour gêner le pouvoir actuel",  souligne Mr. Tshiamala.

Et l'Etat de droit ?

Dans son communiqué de presse du 24 août dernier, Isabelle Ihemba Kayombo, la fille de Kalev Mutondo, l’ancien directeur de l’ANR, dénonce les faits qui se sont déroulés dans les résidences de sa famille.

Des perquisitions qui rappellent celle qui a eu lieu le 3 août dernier à la résidence du sénateur Matata Ponyo, lui aussi un proche de Joseph Kabila.

Isabelle Ihemba, qui est par ailleurs députée du FCC, le parti de Joseph Kabila, qualifie ces perquisitions d’illégales et rappelle que son père est prêt à se présenter devant la justice, mais à certaines conditions. "Lors de la dernière perquisition, nous avons vu les FARDC, nous avons vu la police, nous avons vu les agents de l’ANR en tenue civile, alors nous nous posons la question s’il est toujours question du dossier opposant notre père à Muyambo. Notre père est prêt à comparaître en homme libre si jamais le parquet annulait son avis de recherche", confie la députée.

Lire aussi Corruption en RDC : Matata Ponyo prêt à se défendre

Notons cependant que le 27 août dernier, l'ancien ministre de la Santé, Eteni Longondo, a été placé en détention provisoire pour un présumé détournement de fonds alloués à la lutte contre le Covid-19.

Ce haut cadre de l'UDPS, le parti présidentiel, a toujours nié avoir détourné cet argent. Pour certains observateurs, cette arrestation est un signal fort envoyé par les autorités congolaises pour renforcer l’Etat de droit.

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