RDC: le contexte sécuritaire s'invite dans la campagne
26 novembre 2018Suite aux déplacements massifs des habitants de Beni ville et territoire, le député Paul Vahumawa, lui-même candidat aux prochaines législatives, a sollicité le report des élections auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
"Pour le territoire de Beni, je crois qu'on doit stopper l'opération, stabiliser la zone et puis seulement organiser des élections. Il faut que les autorités de la CENI et les membres du gouvernement puissent un regard objectif par rapport à cette réalité", explique le député.
Un avis également soutenu par Kinos Katuo, président du noyau de la société civile de Mamove à l'ouest du territoire de Beni. Ce dernier craint surtout pour la non représentativité du territoire de Beni au niveau de l'assemblée provinciale et nationale."Qu'on amène les centres de vote ici pour permettre à la population de voter, s'ils ne font pas ça, nous regrettons de ne pas pouvoir être représenté aussi bien à Kinshasa qu’à Goma", assène le président de la société civile de Mamove.
Rencontrée aux alentours de Mamove, cette dame originaire de Oicha qui a souhaité garder l’anonymat s'insurge contre un éventuel retour à Oicha pour voter. Pour elle, il faut tenir compte du fait que les déplacés n'ont pas les moyens de transport pour aller voter dans les centres de vote où ils s'étaient fait enregistré."Nous avons fui la guerre à Oicha, c'est quasi impossible pour nous de quitter ce lieu pour retourner voter à Oicha. Où allons nous trouver de l’argent pour aller jusque Oicha ? Je ne suis pas convaincue que mon vote puisse faire élire un député. Pour moi Mamove est un endroit proche de nous car après avoir fait des travaux payant, nous venons nous ravitailler en savon, sel de cuisine et autre chose ici au marché de Mamove", explique-t-elle.
L'insécurité qui prévaut en ville tout comme en territoire de Beni serait l’une des causes du manque d’engouement pour la campagne électorale comparée aux précédentes élections.
Certains candidats des zones dites rouges pour des raisons de sécurité se contentent de passer leurs messages de campagne sur les ondes de différentes radios pour atteindre leurs potentiels électeurs.