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RDC : le nouveau gouvernement se fait toujours attendre

15 mars 2021

Ouverture ce lundi à Kinshasa de la session parlementaire du mois de mars, alors que la RDC est sans gouvernement depuis maintenant deux mois.

Le président Félix Tshisekedi avec le nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Le président Félix Tshisekedi avec le nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.Image : Giscard Kusema/Press Office Presidency DRC

Dans son discours, Modeste Bahati, le nouveau président du Sénat, appelle le Premier ministre à former rapidement son gouvernement afin, dit-il, de se mettre rapidement au travail.

Mais pourquoi la formation du gouvernement se fait-elle toujours attendre, deux mois après la nomination du nouveau Premier ministre ?

Difficile partage des portefeuilles

Aucune explication n'est donnée officiellement mais Trésor Kibangula, analyste au Groupe d'étude sur le Congo, estime que ce retard est dû à la configuration hétéroclite de la coalition dit de l'union sacrée: 

"C'est délicat en effet parce qu'il faut convaincre les alliés d'hier, notamment l'UNC de Vital Kamerhe par exemple, qu'ils ne pourront plus prétendre au même nombre de portefeuilles ni à la même importance des postes qu'ils ont aujourd'hui. Même chose pour l'UDPS du président Tshisekedi parce que ces deux alliés au sein du Cach doivent désormais composer avec Ensemble de Moïse Katumbi, l'AFDC de Modeste Bahati, le MLC de Jean-Pierre Bemba et tous les autres regroupements politiques du FCC qui ont rejoint le navire.''

"Il faut convaincre les alliés d’hier" (Trésor Kibangula)

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Plusieurs sources, y compris au sein de l'UDPS, affirment qu'il y a beaucoup de divergences sur la répartition des postes ministériels.

Un député de l'AFDC de Bahati Lukwebo a même accusé le week-end dernier Jean-Marc Kabund, président de l'UDPS, d'être à l'origine d'une nouvelle crise qui retarderait la formation du gouvernement.

Les réformes n'attendent pas

Selon Leon Nembalemba, le chef de l'UDPS détiendrait ses propres listes de candidats ministrables.

Chez Ensemble de Moïse Katumbi, l'un des principaux partis membres de la nouvelle coalition, les réformes doivent toutefois être conduites, même en l'absence de gouvernement.

Cherubin Okende est député national et porte-parole d'Ensemble.

‘'Nous estimons qu'il n'y aura aucune interférence par rapport au retard ou au délai de publication du gouvernement. Cette rentrée parlementaire est une session politiquement très engagée parce que nous devons entamer les réformes institutionnelles, particulièrement en ce qui concerne notre système électoral.'', fait savoir le député national. 

Jean-Marc Kabund, président par interim du parti présidentiel UDPSImage : picture-alliance/AP Photo/J. Delay

Mais quel avenir pour l'union sacrée voulue par le président Tshisekedi pour se libérer de l'influence du FCC de son ex-allié Joseph Kabila ?

Trésor Kibangula, du Groupe d'étude sur le Congo estime "Pour éviter de devenir un FCC bis, l'union sacrée doit très rapidement se structurer et se mettre d'accord sur un programme minimum de priorités pour le temps restant du mandat du président Félix Tshisekedi''

Outre l'investiture du gouvernement, les deux chambres du Parlement devraient s'attaquer aux reformes prioritaires, dont la nouvelle loi électorale et la désignation des nouveaux membres de la commission électorale.