C'est un résultat sans surprise. Avec leur majorité parlementaire écrasante au Bundestag, les sociaux et chrétiens démocrates ont permis l'adoption de la motion gouvernementale, motion qui entérine l'envoi de troupes de la Bundeswehr en République démocratique du Congo. Les deux partis de la grande coalition ont reçu par ailleurs le soutien des écologistes. Pour ces trois formations, le scrutin du 30 juillet prochain présente réellement une chance de stabilisation du Congo et de la région des Grands Lacs. Plusieurs députés ont souligné une nouvelle fois à la tribune du Bundestag que la mission européenne principalement conduite par l'Allemagne et la France répondait à une demande expresse des Nations Unies. Le mandat de quatre mois limité à la région de Kinshasa a pour but de soutenir les 17.000 soldats déjà sur place de la ONUC. Malgré tout, ces arguments n'ont pas convaincu libéraux et néo-communistes qui ont voté contre la motion. " Madame la chancelière, vous commettez votre première erreur de politique étrangère " a même lancé un député du parti libéral. Angela Merkel se voit ainsi reproché d'avoir acquiescé un peu trop vite à une demande formulée par Paris sans annoncer clairement les scénarios envisagés en cas d'aggravation post-électorale. Une préoccupation qui se ressent en tout cas parmi la population allemande. Ainsi selon un sondage publié hier par le magazine Stern 57% des personnes interrogées sont opposées à la mission au Congo. Ce matin encore le délégué parlementaire de la Bundeswehr faisait part sur la chaîne allemande ARD de l'inquiétude des soldats qui se sentent mal préparés pour une intervention en Afrique. Effectivement la dernière intervention allemande sur le continent africain remonte à 1993, il s'agissait d'accompagner une mission en Somalie. Mais l'inquiétude s'explique aussi sans doute par le bilan très mitigé de l'opération en Afghanistan où depuis cinq ans les soldats allemands sont stationnés.