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Des habitants de l'est de la RDC dénoncent des harcèlements

Zanem Nety Zaidi
28 août 2023

Des jeunes appelés localement Wazalendo, groupe d'autodéfense créé pour affronter le M23, sont accusés d'ériger des barrages illégaux où ils font payer des taxes aux voyageurs.

Des femmes et des enfants devant une case dans un village de la province de Masisi (illustration)
Les civils se plaignent d'être rackettés par des milices d'autodéfenseImage : Mariel Müller/DW

Depuis Saké, en territoire de Masisi, dans le Nord-Kivu, jusqu'à Minova, en territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, près de sept barrages érigés par des membres de milices Wazalendo ("patriotes", en français) ont été recensés.

À chaque passage, les véhicules doivent s’acquitter d’une taxe qui s’apparente à du racket, explique Amani Mwinihire qui emprunte régulièrement cette route.

Des soldats des FARDC à Minova en juin 2012Image : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

Selon lui, "les jeunes d'autodéfense qui sont situés entre Saké et Bweremana deviennent un danger pour la population. Au lieu de contribuer à la pacification de la contrée, ils érigent des barrières, tracassent les populations, se font payer de la nourriture et menacent d'autres jeunes qui ne sont pas Wazalendo, sans épargner les femmes et les hommes. Ça devient vraiment compliqué."

Dénégation d'un responsable de l'APCLS

Le porte-parole du groupe d'autodéfense de l'Alliance patriotique pour un Congo libre et indépendant  (APCLS), composée de combattants de l’ethnie hunde, Héritier Ndange-Ndange, nie toute implication de ses hommes dans ces agissements. Il évoque des criminels qui auraient profité de cette période de guerre pour se transformer en groupes de résistance et rançonner les habitants.

Le reportage de Zanem Nety Zaidi

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"Maintenant, il y a plusieurs groupes en tenues militaires, parce que moi je sais que sur les tronçons Sake-Masisi, Sake-Minova et Sake-Kitshanga, il y a aussi des barrières des FARDC. Mais lorsque les passagers y arrivent, ils se présentent comme étant des Wazalendo parce que c'est le vocable le plus utilisé. Je crois qu'il y a même des civils qui se sont autorisés à porter des armes, ne figurant dans aucune organisation reconnue. Mais comme il y a eu appel à la mobilisation générale pour défendre la République, je crois que personne ne peut leur retirer ce droit", soutient Héritier Ndange-Ndange. 

Le cadre de concertation territoriale de la société civile de Kalehe, avec à sa tête Delphin Birimbi, a dépêché une délégation à Kinshasa pour rencontrer les autorités militaires nationales et leur parler de cette situation.

Un rebelle du M23 à Kibumba, dans l'est de la RDCImage : GLODY MURHABAZI/AFP via Getty Images

"Nous demandons au chef d'état-major général des FARDC et au commissaire général de la police nationale congolaise de prendre en charge les éléments Wazalendo pour soulager la population, en attendant la promulgation de la loi sur l'armée réserviste pour connaître leur avenir", explique Delphin Birimbi.

L’armée congolaise dit être en train de préparer le programme de prise en charge des Wazalendo, en attendant la promulgation de la loi sur les réservistes. Cette décision incombe aux responsables politiques.

Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety