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RDC : les voix des grands électeurs s'achètent à prix d'or

Mahamadou Kane
20 février 2019

Les députés provinciaux font monter les enchères. Certains candidats sénateurs ne lésinent pas sur les moyens pour s'offrir leur voix en vue des élections sénatoriales de mars.

Demokratischen Republik Kongo DRK l Wahlen 2018
"Si les cas de corruption persistent, nous allons saisir la justice." (Clement Heros)Image : DW/S. Mwanamilongo

"Nous saisirons la justice si nous tombons sur des cas de corruption" (Lucha)

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En République démocratique du Congo, l'Église protestante et la société civile dénoncent la corruption des grands électeurs dans le cadre des élections des gouverneurs et des sénateurs.

Certains députés provinciaux réclameraient jusqu'à 50.000 dollars américains pour offrir leur voix aux candidats sénateurs. 

Pour le mouvement de lutte pour le changement (Lucha) et l’Église du Christ au Congo, il faut refuser ce qu’ils qualifient de "corruption électorale à ciel ouvert"

Un mémorandum pour se faire entendre

Les enchères en vue des élections provinciales et sénatoriales auraient débuté depuis plusieurs semaines. Des négociations qui varient entre 15.000 et 50.000 dollars pour une voix, selon plusieurs sources proches du dossier. 

Ce mardi (19 février), les militants de la Lucha ont tenu un grand rassemblement devant l’assemblée provinciale, dans le Kasaï central, avec un message clair à l’endroit des députés.  

"Nous, membres du mouvement de lutte pour le changement (Lucha), nous avons laissé notre mémorandum dans lequel nous avons fait savoir au président de l’assemblée provinciale du Kasaï central que prochainement, si nous tombons sur des cas de corruption, nous allons non seulement les dénoncer mais nous allons aussi saisir la justice afin que les responsables de cette violation des lois du pays répondent devant la justice conformément à la Constitution de 2011", explique Clément Heros, représentant de la Lucha à Kananga.

L'ECC gardienne des valeurs morales

Au sein de l’Église protestante, on affirme que jamais la corruption n’avait atteint un tel seuil lors des élections des gouverneurs et des sénateurs en République démocratique du Congo. 

L'Église prendra ses responsabilités pour moraliser la populationImage : Reuters/B. Ratner

Il y aurait un "danger qui guette la République" selon le pasteur Maurice Mondemgo, directeur de communication de l'Église du Christ du Congo. 

"Avec la corruption, nous ne saurons pas marcher vers l’État de droit en toute effectivité. C’est pour cela que l’ECC a appelé à dénoncer la corruption qui se passe et appelé les députés provinciaux qui sont les grands électeurs à renoncer à toute sorte de corruption. Il faut une force morale pour la moralisation de l’espace public. L’Église évangélique tient à cela, car c’est cela aussi la mission de l’église." 

L’élection des sénateurs est prévue le 14 mars dans 24 provinces du pays.

Quant aux élections législatives reportées, elles se tiendront le 31 mars dans le Nord Kivu et le Mai Ndombe, dans les provinces de Beni, Butembo et Yumbi. 

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