1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Violences en RDC : le sentiment d’abandon de la population

30 mars 2022

Les combats font toujours rage entre les rebelles M23 et l’armée congolaise dans l'est de la RDC. L’exode des habitants vers l’Ouganda se poursuit.

Les FARDC luttent contre les rebelles du M23
Image : Alain Wandimoyi/AFP

Selon les dernières informations dont nous disposons, au deuxième jour des combats, plusieurs villages du groupement de Jomba sont aux mains des rebelles et des dizaines d’habitants fuient vers l'Ouganda voisin pour y trouver refuge.

Ce mardi (29.03) à Bunagana, plusieurs habitants qui ont refusé de fuir au premier jour des affrontements ont dû finalement quitter leur maison tôt ce matin. Ils fuient les combats et les détonations d'armes lourdes qu'ils entendent à quelques kilomètres de chez eux, comme en témoigne au micro de la DW Wema Ndagije, président de la société civile du groupement de Jomba :

"Les gens ont commencé à quitter leurs maisons, la plupart d'entre eux sont de Runyonyi et de Chanzu. Certains habitants de Bunagana ont également commencé à partir. Ils fuient les violences signalées dans la zone où les rebelles ont attaqué les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Les habitants ont préféré quitter leur village et se réfugier en Ouganda."

Ecoutez le reportage de notre correspondant en RDC...

This browser does not support the audio element.

Certains se sont déjà réfugiés à Bunagana, une cité ougandaise située à la frontière et qui porte le même nom que Bunagana du côté de la RDC.  

La population se sent isolée

Simon, père de six enfants, a fui avec sa famille en Ouganda et déplore le manque d’aide :

"Nous avons quitté nos maisons quand nous avons vu que les rebelles n'étaient pas loin de chez nous. Il y avait des crépitements de balles, c'est pour cela que nous sommes venus ici. Jusqu'à présent, personne n'est venu nous aider, nous souffrons car nous n'avons même pas de cases, s'il pleut, nous ne saurons pas comment nous comporter."

Un autre déplacé, Ndubashe Bizimana, estime qu’il faut faire confiance aux Etats congolais et ougandais :

"Si c'est possible, nous demandons aux deux gouvernements de nous venir en aide, nous leur demandons de nous assister. Nous n'avons pas d'autre espoir que celui que nous mettons sur ces deux gouvernements."

A (re)lire également : Néhémie Mwilanya : "Kabila est le chantre de l'alternance en RDC"

Au deuxième jour d'intenses combats, plusieurs villages du groupement de Jomba sont aux mains des rebelles. La veille, les FARDC ont accusé le Rwanda de soutenir le M23 qui a lancé une offensive contre leurs positions.

L'armée congolaise a présenté deux soldats capturés au front qui, selon elle, sont des officiers de l'armée rwandaise. Cette accusation est rejetée par le Rwanda et par les rebelles du M23.

Un hélicoptère de la Monusco porté disparu

De son côté, la Mission de l'Onu en RDC, la Monusco, a perdu le contact avec un de ses hélicoptères de reconnaissance ce mardi. Sur son compte Twitter, la Monusco a indiqué que l'hélicoptère était en mission de reconnaissance dans la zone de Tshanzu, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

A (re)lire également : RDC : Médecins sans frontières ferme des centres en Ituri 

Pour l’armée congolaise, il s’agit d’un forfait perpétré par les rebelles du M23, alors que l'hélicoptère était en mission avec à son bord huit casques bleus, des membres d'équipage et des observateurs de l'Onu.

Selon le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu, "ce mouvement récidiviste, le M23, vient d’abattre l’un des deux hélicoptères de reconnaissance de la Monusco".

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW