Selon Mizo Kabare, président de la Ligue des Consommateurs des biens au Congo-Kinshasa (LICOSKI), la flambée des prix à Bukavu est une réalité, tout comme la rupture de stock des produits alimentaires en provenance de Goma. En l'espace de quelques mois, le prix du sac de 100kg de haricots est passé de 200.000 à 280.000 Francs congolais. Et une mesure de pomme de terre qui jadis coûtait 2.000 à 2.500 francs congolais se négocie aujourd’hui à 4.000 francs congolais.

"Goma d’une manière ou d’une autre nourrit la ville de Bukavu. Mais maintenant que la guerre vient compliquer la donne et que le réseau routier n’est plus un espace où la population peut se mouvoir librement, c’est un vrai calvaire que nous vivons à Bukavu. Il y a hausse des prix des denrées alimentaires", estime un habitant.

Des denrées de plus en plus chères

Au marché de Nyawera, des produits alimentaires en provenance du Nord-Kivu comme le haricot, les pommes de terre, les oignons sont en petites quantités. Gisele Bahati, revendeur de pommes de terre, se plaint qu'elle n'a pu obtenir que cinq sacs de pomme de terre en une semaine malgré ses contacts à Goma. Alors que par le passé, elle acheminait plus de dix sacs tous les deux jours.

De son côté, Sophie Itulamya, tenancière d’un restaurant qui sert principalement des frites déplore elle, le fait que la montée du prix des pommes de terre perturbe son commerce.

"J’achetais auparavant les pommes de terre à 4.000 ou 5.000 Francs congolais pour faire des frites à mes clients ; mais aujourd’hui il me faut 25.000 francs pour la même quantité. Cela me dépasse. Je n’en peux plus. Que les autorités mettent fin à cette guerre", souhaite celle qui estime être proche de fermer boutique.

Des produits vendus au plus offrant

Aussi, la rupture de trafics routiers sur plusieurs axes du Nord-Kivu a entraîné la pénurie en charbon de bois dans la ville de Goma. Ainsi, les quantités produites dans des villages du Sud-Kivu et destinées à desservir la ville de Bukavu sont vendues au plus offrant pour couvrir le besoin dans la ville de Goma. Gaston Lubanda, capitaine au sein du bateau Anglebert, confirme que chaque semaine, des centaines des sacs sont transportés par bateau en direction de la ville volcanique.

Il explique qu'à  Bukavu, un sac de charbon de bois est passé de 25.000 à 80.000 Francs congolais. Cette flambée des prix des produits perturbe la vie de nombreuses familles.