Les réactions se multiplient en République démocratique du Congo, après que l'Union européenne a appelé à des négociations pour résoudre le conflit dans l'est de ce pays. Un appel lancé au cours d'une visite en RDC de Janez Lenarcic, commissaire européen à l'Aide humanitaire. Celui-ci a souligné que ce conflit ne sera pas résolu par des moyens militaires. 

L'appel de Janez Lenarcic intervient alors que la partie Est de la République démocratique du Congo est toujours en proie à l'insécurité causée par des groupes armées locaux et étrangers, notamment le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda.

Des doutes et des conditions

Officiellement, les autorités congolaises ne rejettent pas le dialogue. Elles doutent plutôt de la sincérité du Rwanda, comme l'explique l'abbé Jean-Bosco Bahala, coordonnateur du programme de désarmement, démobilisation, relèvement et stabilisation communautaire.

"Le dialogue dont on parle aujourd'hui devrait connaître d'abord des préalables. Il faudrait d'abord que la partie rwandaise accepte justement de contraindre ses supplétifs du M23 RDF à pouvoir se cantonner. C'est une condition sine qua non. Si ce cantonnement n'est pas fait, si on ne revient pas à cela, la RDC ne devrait pas accepter un dialogue de dupes", précise Jean-Bosco Bahala.

La déclaration du commissaire européen intervient alors que certains territoires de la province du Nord-Kivu sont toujours sous le contrôle des rebelles du M23.

Négocier, oui mais...

La Nouvelle société civile du Congo n'exclut pas le dialogue. Mais son coordonnateur, Jonas Tshiombela, s'interroge sur le statut et le cahier des charges des personnes avec qui la RDC devrait négocier.

"Les négociations avec qui ? Quels sont les termes de référence de ces négociations, d'autant plus que toute la situation sur le statut de ceux qui ont pris les armes n'est pas assez très clarifiée. Des négociations avec le Rwanda ou bien avec ceux qui sont utilisés au Congo et qui font la guerre ? Voilà toutes ces idées ne semblent pas être bien élucidées. Avec qui va-t-on négocier ?", s'interroge Jonas Tshiombela.

Le commissaire européen, Janez Lenarcic, a entamé sa visite, lundi à Kinshasa, par une rencontre avec le président Félix Tshisekedi. Une visite qu'il a conclue, mercredi à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il a visité notamment le camp des déplacés de Bushagala dans le territoire de Nyiragongo.