Nouveaux retraits du M23 dans l'est de la RDC
23 décembre 2022En RDC, une cérémonie pour célébrer la reprise des positions dans les groupements de Kibumba et Buhumba a été organisée avec la force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) qui a ensuite appelé les populations déplacées de ces zones à rentrer chez elles.
Le rebelles du M23 avaient annoncé dans un communiqué tôt ce vendredi matin leur intention de complètement se retirer du territoire de Nyiragongo et ainsi de s'éloigner de la ville de Goma, à la grande satisfaction de certains déplacés qui ont trouvé refuge dans les camps.
Soulagement
"Dans tous les cas, je serai heureux s'ils partent car je pourrai rentrer chez moi. Avant je cultivais mes champs, je faisais beaucoup d'autres activités, mais dans ce camp je passe des jours sans rien faire et même sans manger", explique Justin Nyiramahono, un déplacé de Kibumba.
Habimana Françoise, également déplacée, estime que "si les rebelles se retirent, nous serons très heureux car nous souffrons beaucoup de la faim ici dans le camp. S'ils partent, nous rentrerons chez nous très heureux".
Cette décision du M23 coïncide avec les pressions des États-Unis, de la France et de l'Allemagne sur le Rwanda, accusé de soutenir cette rébellion, mais aussi avec les fuites sur le récent rapport des experts de l'ONU qui épingle également le Rwanda.
Zone tampon
Daddy Saleh, analyste politique congolais, voit néanmoins d'un mauvais œil la transformation de Kibumba en zone tampon occupée par les forces de l'Afrique de l’Est.
"Je suis un peu frustré parce que c'est comme si le M23 était en train de conquérir et que la RDC restait en retrait. C'est pratiquement une zone tampon qui vient d'être créée, et stratégiquement c'est un sérieux problème pour la RDC et un avantage pour le M23 malheureusement", note-t-il.
Le M23 a annoncé que c'était le début d'un processus de retrait effectif, jusqu'à ce que ces combattants retournent sur les collines de Sabinyo d'où ils sont venus.
Kibumba était passé sous contrôle du M23 à la mi-novembre après d'intenses combats avec l'armée congolaise, faisant craindre une prise de Goma, ville de plus d'un million d'habitants, et capitale provinciale du Nord-Kivu.