Malgré la gravité de la situation sanitaire avec la propagation de la mpox, le trafic routier se poursuit normalement. La route principale entre la RDC et le Rwanda, qui est un point de passage crucial pour les personnes venant des pays de l'est de l'Afrique, reste une zone de passage sans contrôle sanitaire.

Cette situation inquiète beaucoup de personnes comme le docteur Hemedi Tresor. Il redoute ainsi que, de cette façon, la RDC ne parvienne pas à contenir la propagation de l'épidémie.

 Il explique qu'il n'y a aucun dispositif sanitaire au niveau des aéroports, au niveau des frontières alors que l'on sait "que c'est à partir de nos frontières que nous atteindrons une vitesse de croisière dans la contamination".

"Je suis passé comme d'habitude"

Les conducteurs de camions en provenance de pays tels que la Tanzanie, le Kenya et l'Ouganda n'ont même pas été informés de la présence de la mpox en République démocratique du Congo.

"Personne ne m'a informé jusqu'à présent" assure par exemple Aman Lukondo un chauffeur ougandais. Il explique à la DW qu'il " viens d'Ouganda via la route de Chanika jusqu'à Gisenyi" et personne ne lui a dit de prendre des précautions. "Je suis passé comme d'habitude" précise le chauffeur. 

James Wainaina, un conducteur kenyan qui voyage fréquemment sur les routes reliant les pays d'Afrique de l'est à la RDC, exprime également son inquiétude face à l'épidémie de mpox. A son avis, ce virus pourrait affecter le travail des conducteurs frontaliers, tout comme cela avait été le cas pendant la pandémie de Covid-19.

Il souligne aussi les répercussions psychologiques sur les familles des conducteurs.

 Selon lui "cela pourrait avoir des conséquences parce qu'au moment du Covid, nous avons beaucoup souffert".

Il pense par ailleurs que si des mesures ne sont pas prises comme pour la Covid-19, cela affectera de nombreuses personnes. "Vous voyez maintenant que la vie est difficile. Vous avez besoin de nourriture, et quand vous ne pouvez pas acheter, vous ne pouvez pas. Nous sommes des gens avec des familles. Si la famille entend que papa est malade en RDC, ils ne seront pas en paix" assure le chauffeur.

Une situation qui pourrait s'aggraver

Alors que la RDC fait face à une grave crise sanitaire, le manque de mesures de contrôle aux frontières et la sensibilisation insuffisante dans les camps de réfugiés pourraient aggraver la situation.

La RDC est-elle prête à surmonter l'épidémie de mpox ? Cette question reste sans réponse pour le moment, alors que le virus continue de se propager. La province de l'Equateur est la plus touchée, avec déjà 10.000 cas enregistrés, suivie par le Sud-Kivu, avec 4.000 cas de mpox.

Selon le ministère de la Santé congolais, le pays a actuellement besoin de 3,4 millions de doses de vaccins.