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RDC: 910 partis politiques, mais une démocratie mal en point

Jean-Noël Ba-Mweze
20 juillet 2023

Le pays dispose d'un nombre record de partis politiques agréés par l'Etat. Un pluralisme jamais vécu depuis la proclamation du multipartisme en RDC en 1990, alors dénommé Zaïre.

DR Kongo Kinshasa Verkehr Stau
A six mois des élections, la campagne s'annonce très tendue en République démocratique du Congo, avec une opposition qui fulmine contre le parti au pouvoir, sur fond de conflit dans l'est et de crise sociale. Image : Dirke Köpp/DW

C'est une liste de 910 partis politiques que Peter Kazadi, ministre des Affaires intérieures, a déposé le mois dernier à la commission électorale nationale indépendante, la Céni. L’institution reçoit et traite, depuis quelques jours, les candidatures à la députation nationale pour les élections du 20 décembre prochain.

Une pléthore des partis politiques qui, selon le professeur Antoine Lokongo, enseignant à l'université Joseph Kasavubu, ne fait que répéter l'histoire.

"Mobutu n'avait fait qu'amuser la galerie en créant plusieurs partis politiques qui étaient des petits MPR. L'histoire se répète avec le multipartisme. Il vient de se créer 300 nouveaux partis politiques. La mouvance présidentielle en tête et dans laquelle on trouve 31 partis tshisekedistes", a estimé le professeur Antoine Lokongo. 

Parmi les 910 formations politiques figurent plus de 500 partis de l'Union sacrée pour la nation, l'USN, plateforme électorale du président Félix Tshisekedi.

La présidentielle en RDC est prévue le 20 décembre, couplée à l'élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Image : picture-alliance/dpa/M. Gambarini

Un multipartisme sans la paix

Le constat d’une pléthore de partis est fait alors que le pays est touché par une insécurité persistante dans certaines provinces dont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l'Ituri, le Mai-Ndombe, le Kwango, le Kwilu et même à Kinshasa, la capitale.

Le multipartisme semble donc coupé des urgences du pays, selon Dieudonné Lossa de Khana, coordonnateur de la société civile de l'Ituri.  

"On n'a pas vu l'impact de ces multiples partis politiques sur la situation sécuritaire. Sur le plan sécuritaire, nous ne cessons de vivre des désastres. Nous vivons des situations incommensurables pendant que nous avons autant de partis politiques. Si tous ces militants se mettaient au travail en fonction des besoins de la population, je crois que la paix devrait être au rendez-vous."

La République démocratique du Congo doit organiser ses élections générales le 20 décembre prochain. Mais, jusque-là, aucune précision n’a été apportée sur la tenue de ces scrutins dans les territoires où l'insécurité n'a pas permis l'enrôlement des électeurs.

C'est le cas de Rutshuru, Masisi et une partie de Nyiragingo, des zones sous contrôle des rebelles du M23, dans la province du Nord-Kivu, mais aussi de Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe. 

 

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze