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RDC : Les civils pâtissent des attaques contre les ADF

1 décembre 2021

Des rapports ont mis en cause l'Ouganda et le Rwanda lors de leurs interventions militaires contre les ADF en République démocratique du Congo.

Edward Katumba Wamala
Edward Katumba Wamala, chef des forces de défense de l'Ouganda lors d'une mission contre les ADFImage : AFP via Getty Images

Déplacements de populations, tueries, viols, pillages : la liste des crimes qui apparait dans les rapports sur la détérioration des droits de l'homme en République démocratique du Congo ces 25 dernières années est bien longue.

Redoutant de voir resurgir les horreurs du passé, Amnesty International a ainsi averti l'armée ougandaise.

"Ce que nous demandons aux parties concernées, c'est de tout faire pour que ces interventions ne puissent pas entrainer de dommages parmi les populations civiles, que les violations des droits de l'homme qui ont été commises par le passé, puissent être cette fois évitées", explique Jean Mobert Nsenga, chercheur à Amnesty International.

Distinction difficile entre civils et rebelles

Les opérations militaires conduites dans l'Est de la RDC affrontent des groupes armés qui savent se fondre dans la population. Face à cela, les unités engagées sur le terrain ont souvent répondu en ne faisant aucune distinction entre les civils et les rebelles.

"Vous savez, les ADF (Allied Democratic Forces, Forces démocratiques alliées, groupe rebelle ougandais, ndlr) ne sont pas une armée conventionnelle qui porte un uniforme et qui est clairement identifiable, qui est dans un territoire clairement circonscrit", pose Jean Mobert Nsenga. "Donc il y a un risque très élevé de violation des droits de l'homme, qu'elle soit délibérée ou pas. C'est pour cela que nous appelons de manière insistante les Ougandais et les Congolais à tout mettre en œuvre pour justement éviter tout effet nocif vis-à-vis de la population civile".

Soldats des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) après une attaque attribuée aux ADFImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Goloba Mutebi estime pour sa part que c'est la RDC qui aurait dû réussir à protéger sa population.

"La manière la plus efficace de combattre les ADF aurait dû être conduite par l'armée congolaise. Mais étant donné que cette dernière n'est pas capable de le faire, cela va sans dire que c'est le gouvernement ougandais qui doit accomplir cette tâche", avance cet analyste politique ougandais.

Depuis plus de 20 ans, un contingent des forces onusiennes, la Monusco, est par ailleurs déployé dans différentes régions de la RDC pour protéger la paix. Mais cette force a souvent été critiquée par les populations locales pour son inaction face aux crimes que subissent les populations civiles.