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Pré-COP 27 : l'Afrique plaide sa cause

4 octobre 2022

La rencontre qui se tient à Kinshasa réunit une soixantaine de ministres de l’Environnement et des experts. Elle vise à préparer la COP 27.

Les participants à la "pré-COP27" à Kinshasa
Les travaux de la "pré-COP27" ont démarré le 3 octobre 2022 à Kinshasa.Image : Justin Makangara/REUTERS

Il s'agit pour les participants à la rencontre de Kinshasa de préparer la COP 27, prévue du 7 au 18 novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Egypte. Et en tête des préoccupations : la possibilité pour l’Afrique d’exploiter ses réserves de combustibles fossiles. L’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre  et elle en conserve davantage dans ses sols qu’elle n’en émet, selon le Premier ministre congolais, Jean-Marie Sama Lukondé, et Eve Bazaiba Masudi, ministre de l'Environnement et du développement durable. 

Le président américain Joe Biden a nommé l'ancien secrétaire d'État John Kerry au poste d'envoyé spécial pour le climat en novembre 2021.Image : Justin Makangara/REUTERS

Il sera également question à Kinshasa de la question de l’équilibre entre le développement économique du continent africain et le respect des engagements climatiques.        

"Nous avons besoin d'oxygène, nous avons aussi besoin de pain", a déclaré Eve Bazaiba Masudi. Réponse de l’envoyé spécial américain pour le climat, John Kerry : il est possible de "trouver un équilibre entre la nécessité de protéger le Bassin du Congo et les exigences de développement et de création d'emplois".

Dépendance 

Autre défi évoqué à la pré-COP 27 : la dépendance en énergie fossile de l’Europe vis-à-vis de l'Afrique. Jean-Marie Sama Lukondé a rappelé que depuis le début de la guerre en Ukraine, certains pays européens sont "retournés à l'usage des sources d'énergies polluantes qu'ils avaient préalablement bannies". Il a ainsi estimé qu’il faut éviter de "tomber dans l'arbitraire, avec certains Etats libres de poursuivre, voire d'augmenter leurs émissions, et d'autres empêchés d'exploiter leurs ressources naturelles". 

Le Premier ministre de la RDC Jean-Marie Sama LukondéImage : Giscard Kusema/Press Office Presidency DRC

La dépendance de l’Europe aux énergies fossiles pourrait pousser certains pays africains à exploiter des ressources polluantes, sapant ainsi les efforts consentis pour contenir le réchauffement de la planète à moins de 1,5°C depuis le début de l’ère industrielle. 

Un objectif fixé en 2015 par l’accord de Paris  mais qui semble hors d’atteinte car la hausse des températures serait déjà de 1,2°C. 

"Poumon vert"

Enfin, la RDC dispose d'environ 155 millions d'hectares de forêt tropicale. Ce qui en fait un "poumon vert" capable d'absorber le carbone et de contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique. 

Une forêt défrichée près de Kisangani dans le nord-est de la RDC.Image : SAMIR TOUNSI/AFP/Getty Images

"Nos forêts sont en train de mourir à un rythme fou, nous les enfants nous sommes les premières victimes", ont plaidé une cinquantaine d'enfants lors de cette réunion. Ils ont demandé aux officiels à cette pré-COP de "faire plus" pour leur léguer un monde respirable. 

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